Leçons à tirer

Si la dynamique qui a accompagné le dépôt auprès de l’Isie des candidatures à l’élection présidentielle, si le traitement médiatique de l’opération électorale, notamment sur les réseaux sociaux, et si l’ambiance générale qui règne depuis qu’il a été décidé que l’élection présidentielle soit avancée au dimanche 15 septembre ont un mérite qu’il importe de valoriser, c’est bien celui d’avoir révélé aux Tunisiens que près de 9 ans après la révolution beaucoup reste à faire, que certains comportements antidémocratiques persistent encore et que le respect de la loi ou sa suprématie n’est pas malheureusement le dénominateur commun aux Tunisiens, plus particulièrement les membres de la nouvelle classe politique post-révolution.

A qui pourrait-on imputer la responsabilité des scandales, des bavures et des dysfonctionnements, que les Tunisiens ont eu a découvrir quand ils ont fait connaissance avec les candidats qui aspirent à s’installer au palais de Carthage et surtout au mépris, voire au déni, dont plusieurs ont fait montre en soumettant à l’Isie leurs dossiers de candidature des règles les plus élémentaires de la démocratie, de la transparence et de l’intégrité ?

Et les découvertes ne se sont pas limitées aux déclarations inadmissibles de certains candidats laissant entendre qu’ils ne se soumettront pas, à titre d’exemple, à la déclaration de leur patrimoine comme l’exige la loi.

Il est malheureux, voire affligeant, de se rendre compte que notre Constitution et aussi la loi électorale post-révolution contiennent, en effet, des lacunes et des insuffisances qui ouvrent la voie à tous les dépassements ou à toutes les dérives, sous le couvert ou le faux prétexte de la liberté de tout un chacun à la participation à la vie politique.

Maintenant que la campagne électorale bat son plein et que les Tunisiens sont édifiés sur les profils de ceux qui postulent à leur gouvernance, l’heure n’a-t-elle pas sonné pour que notre élite politique se penche dès à présent sur la révision des conditions exigées pour se porter candidat au palais de Carthage, le but étant de réhabiliter l’institution présidentielle, de lui redonner l’aura qu’elle mérite et d’empêcher les charlatans et les faussaires qui s’ingénient depuis la révolution à banaliser les symboles de l’Etat et à leur porter atteinte.              

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