Accueil A la une Un touriste tué et un militaire blessé dans une attaque à l’arme blanche: le timing bien choisi ? 

Un touriste tué et un militaire blessé dans une attaque à l’arme blanche: le timing bien choisi ? 


•Une nouvelle attaque au couteau a eu lieu à Bizerte hier, lundi 14 octobre, avec le même modus operandi et dans le même gouvernorat après l’acte terroriste perpétré le 23 septembre dernier à proximité de la Cour d’appel de Bizerte et qui a coûté la vie à un cadre sécuritaire. Un ressortissant français a trouvé la mort suite à l’attaque d’hier et un militaire a été grièvement blessé.  
• L’agresseur, connu par les services de police pour ses antécédents et son inculpation dans des affaires de drogue, de vol et de violence, s’est attaqué à ses deux victimes à leur sortie d’un bain maure situé à Zarzouna, Bizerte. Il se serait rapidement radicalisé dans un établissement pénitentiaire lors de sa dernière incarcération, il y a quelques jours

La Tunisie s’est réveillée hier sur une agression qui pourrait être de nature  terroriste après une longue nuit vécue dans la joie et la liesse  par les partisans de l’heureux candidat au second tour de la présidentielle. La Tunisie s’est réveillée aussi sur une vérité bien triste, celle de la persistance de la menace terroriste qui ne sera vaincue que par la prise d’une panoplie de mesures à tous les niveaux, notamment sécuritaire, et surtout l’assainissement du climat politique.        

Une nouvelle attaque au couteau a eu lieu à Bizerte hier, lundi 14 octobre,  avec le même modus operandi et dans le même gouvernorat après l’acte terroriste perpétré le 23 septembre dernier à proximité de la Cour d’appel de Bizerte et qui a coûté la vie à un cadre sécuritaire. Un ressortissant français a trouvé la mort suite à l’attaque d’hier et  un militaire a été grièvement blessé.  

Le timing n’est pas fortuit et le terroriste comptait sur le «relâchement» des unités sécuritaires qui veillaient au bon déroulement des élections, pour passer à l’acte tôt le matin. L’agresseur, connu par les services de police pour ses antécédents et son inculpation dans des affaires de drogue, de vol et de violence,  s’est attaqué à ses deux victimes à leur sortie d’un bain maure situé à Zarzouna, Bizerte. L’individu en question était incarcéré quelques  jours auparavant pour une affaire de droit commun. Le ministère de l’Intérieur n’a pas fourni d’autres explications concernant cette affaire, en rapport surtout avec la rapide radicalisation du terroriste dans un établissement pénitentiaire, comme nous l’indique une source sécuritaire sous le couvert de l’anonymat. À noter que ce dernier aurait crié «Allah Akbar» au moment des faits.

Selon certains cadres relevant du ministère de l’Intérieur,  il est urgent de se pencher plus sérieusement sur le dossier de la lutte contre le terrorisme sinon le pays sera encore plus vulnérable face à de telles attaques perpétrées par des «loups solitaires», des repris de justice  ou des personnes influençables et malléables qui ignorent tout des préceptes de l’Islam.

La restructuration des services spécialisés, notamment les renseignements généraux, n’a pas encore vu le jour depuis la révolution alors que notre pays est toujours sous la menace des opérations terroristes et se trouve à proximité de la Libye où prolifèrent les groupes terroristes. L’état d’urgence, décrété depuis le mois de novembre 2015 après l’attaque terroriste contre un bus de la Garde présidentielle, prolongé chaque mois, n’a pas mis fin aux actes terroristes perpétrés en dépit de l’amélioration de la situation sécuritaire et la fuite des groupes terroristes vers les régions montagneuses.

Certes de tels actes terroristes peuvent survenir partout, soulignent certains cadres  sécuritaires, en Tunisie comme dans d’autres pays. Ils rappellent dans ce contexte l’attaque au couteau dans les locaux de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre victimes le  vendredi 4 octobre 2019 et qui a été perpétrée par un policier qui s’est radicalisé en quelques jours. Les services spécialisés en France n’ont rien vu venir. Toute la difficulté est dans l’instauration d’un système de dépistage de radicalisation qui confère plus d’efficience en matière de prévention des risques et des menaces terroristes, soulèvent les mêmes sources, sans pour autant oublier l’urgente restructuration des services spécialisés.  

Pour rappel, un individu de 28 ans muni d’une arme blanche a blessé mortellement, hier matin, dans la délégation de Zarzouna, un ressortissant français. Il a auparavant blessé au visage un militaire en uniforme. L’état de santé de ce dernier est stationnaire et sa vie n’est pas en danger.

L’agresseur n’a pas encore été arrêté, selon le ministère de l’Intérieur, et les motifs de son acte ne sont pas encore connus.  

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