Tête pensante de la campagne de Kaïs Saïed : Ridha Lénine, un stratège passé quasiment inaperçu ? 

« J’ai grandement confiance dans la volonté et le potentiel de ce peuple. Il attend. Il réagira en temps voulu », déclarait Ridha Mekki en 2011 !

Tout le monde s’est intéressé juste après l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle à la tête pensante de la campagne de Kaïs Saïed. Comment a-t-il pu réussir là où tout le monde a laissé des plumes ? Il faut dire que Ridha Chiheb Mekki, dit Ridha Lénine (c’est de lui qu’il s’agit) n’est pas un novice en politique.
En mai 2011, il avait accordé un entretien au journal Le quotidien au titre bien révélateur : «L’expression de la révolution n’est pas encore construite». On y découvre un analyste visionnaire se projetant sereinement  dans l’avenir. A cette époque, Ridha Mekki comptait parmi les fondateurs du mouvement «Forces de la Tunisie libre».
Dans cet entretien conduit par notre confrère Mourad Sellami, il déclare ceci : « L’expression de la révolution n’est pas encore construite. Elle est en cours d’édification. Laissons au peuple le temps qu’il faut pour aiguiser ses armes. Laissons du temps au temps. Le peuple tunisien a toujours fait preuve de patience. Il n’est pas encore satisfait ».
Il ajoute que son mouvement « refuse tout débat à caractère idéologique. Il est pour un Etat social, des élections à toutes les échelles mais, avant tout, une redistribution des compétences entre le central et le régional, au profit des régions. Un Etat social, c’est d’abord un Etat des services publics qui est loin d’être un Etat interventionniste ou keynésien. C’est un Etat dont la responsabilité est d’assurer des services essentiels à la majorité écrasante du peuple, soit : scolarité, santé, travaux publics, infrastructures urbaines et sociales, ainsi que toute structure de recherche dans les domaines scientifique et technologique ».
Mais ce sont surtout les dernières paroles de l’interviewé qui méritent réflexion. En visionnaire averti, et à la question suivante : « Vous êtes optimiste ? », il répondra tenez-vous bien par ces propos : « Très. Il se pourrait que je sois en train d’exposer la volonté du peuple. Je n’ai aucun intérêt personnel. J’ai grandement confiance dans la volonté et le potentiel de ce peuple. Il attend. Il réagira en temps voulu ».
Le peuple a bel et bien répondu en temps voulu, huit ans après la révolution. Quand il a accordé cet entretien au journal Le quotidien, Ridha Mekki occupait la fonction d’inspecteur d’enseignement secondaire.

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