Célébration de la journée internationale de l’enfance le 20 novembre de chaque année : On est loin du compte…

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Tout le monde a été scandalisé cette semaine par la photo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant un enseignant préparant tôt le matin des casse-croûtes à l’harissa face à une file indienne d’écoliers attendant, chacun, leur tour, d’être servis.


Le 20 novembre dernier, on célébrait la Journée internationale de l’enfance. Une journée qui est chaque année attendue avec impatience car elle symbolise non seulement l’espoir de léguer un monde meilleur aux générations futures mais elle permet une fois par an de braquer les projecteurs sur la frange la plus fragile, la plus vulnérable et la plus belle de la société : les enfants. Une fois par an, un élan spontané et un intérêt universel sur toutes les questions et les problématiques ayant trait à l’enfance se manifestent à travers le monde.
Une belle journée où l’innocence qui, malgré la violence, l’extrême pauvreté et les droits des enfants constamment bafoués dans certaines contrées, est célébrée dans toute sa splendeur à travers des photos et des témoignages d’enfants qui continuent malgré tout à sourire à la vie. En Tunisie, le bureau de l’Unicef et le ministère des affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées ont célébré, à travers des manifestations, la journée internationale de l’enfance.

Ces festivités destinées à fêter l’enfant en Tunisie n’ont pas réussi toutefois à occulter l’image de la misère au quotidien de ces enfants qui vivent dans les zones rurales et qui parcourent des kilomètres à pied, le ventre creux, pour se voir ensuite remettre un maigre casse-croûte enduit de sauce piquante qui arrive à peine à taire la faim qui leur tenaille le ventre. Tout le monde a été scandalisé cette semaine par la photo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant un enseignant préparant tôt le matin des casse-croûtes à l’harissa face à une file indienne d’écoliers attendant chacun leur tour d’être servis.

Une ration alimentaire plus que maigre qui ne fournit même pas l’apport énergétique nécessaire pour leur permettre de rester en forme et concentrés pendant les cours et de restituer l’énergie dépensée pendant la marche à pied sur le trajet de l’école. Un casse-croûte à l’harissa. C’est le goûter standard dont doit se contenter un écolier vivant dans la campagne tunisienne. Où sont les cantines scolaires ? Où sont les repas équilibrés que ces enfants sont supposés manger au quotidien pour bien grandir et rester en forme? Pourtant, la convention internationale des droits de l’enfant garantit le droit de chaque enfant d’avoir «une alimentation suffisante et équilibrée».

Le ministère de l’Education a bien mis en place un programme destiné à renforcer les cantines scolaires dans les établissements éducatifs des zones rurales. Mais il semblerait que les moyens financiers ne soient pas suffisants pour généraliser les cantines scolaires qui répondent aux normes et qui fournissent tous les jours des repas équilibrés aux écoliers. Où sont les associations ? Où sont les chefs d’entreprise qui opèrent dans l’industrie agro-alimentaire et qui pourraient distribuer bénévolement et périodiquement au ministère de l’Education des denrées alimentaires destinées aux cantines scolaires des zones rurales ? Personne ne semble décidément s’en soucier…

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