Campagne oléicole – Nord-Ouest : Vive inquiétude face à la pénurie de main-d’œuvre


L’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Jendouba dénonce les lobbys chargés de recruter la main-d’œuvre


Plusieurs menaces planent toujours sur la campagne oléicole qui semble dans une mauvaise posture avec le manque manifeste de main-d’œuvre nécessaire pour mener à bien les opérations de cueillette, d’autant plus que la campagne s’annonce abondante à bien des égards partout dans le pays.
C’est ainsi que les agriculteurs des deux gouvernorats de Jendouba et de Siliana commencent à s’inquiéter de cette pénurie à un moment où les olives semblent avoir atteint leur maturité et requièrent d’être cueillies dans les plus brefs délais, même si la campagne de cueillette pourrait s’étendre jusqu’au 10 février prochain.

Une chose est sûre, le secteur oléicole est dans la tourmente ces jours-ci à cause de ce manque inquiétant de main-d’œuvre, laquelle pourtant est devenue plus coûteuse pour les producteurs qui sont contraints de payer la journée de travail à des prix qui dépassent l’entendement avec une fourchette allant de 30 à 60 dinars, en fonction du lieu de travail, de la durée et des quantités d’olives collectées.
Selon le Président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Jendouba, des lobbys se sont constitués dans la région pour la réquisition des ouvrières et leur transport vers les fermes pour effectuer les travaux de cueillette et font monter les enchères, qualifiées de véritable chantage pour les oléiculteurs, en négociant au prix fort le transport et l’affectation de ces ouvrières.

Ce qui a créé, selon ses dires un climat d’inquiétude chez les producteurs qui ne peuvent échapper à cette forme de racket et de chantage, alors que le même scénario semble se répéter aussi dans le gouvernorat de Siliana où aussi rien ne va plus, tant la saison s’annonce abondante, avec une production estimée à plus de 80 mille tonnes alors que la main-d’œuvre se fait rare et chère, Aussi, le prix du litre d’huile d’olive a baissé sensiblement ces semaines en passant sous la barre de sept dinars dans certaines régions et l’on s’attend à ce qu’il se stabilise même autour de 6,5 dinars, surtout que toutes les régions du pays connaissent, cette année, une hausse conséquente de la production oléicole qui devrait donner sur le plan national près de 350 mille de tonnes soit largement plus que le double de la récolte de la saison dernière ( 140 mille tonnes), selon les estimations du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

Quant au problème du transport des ouvriers, et surtout des ouvrières, il a été diligenté avec les précautions qui s’imposent en accordant des permis spécifiques à certains transporteurs pour la saison agricole actuelle. Les gouverneurs ont, en effet, décidé d’étendre les lignes de transport rural afin de garantir le déplacement en toute sécurité des travailleurs du secteur agricole, mais cela ne semble pas trop intéresser les transporteurs, comme au Kef où environ quarante transporteurs ont souscrit à l’offre d’octroi de nouveaux permis de transport rural dans la région (106 au total).
En attendant, l’on s’active aussi à accompagner les producteurs pour garantir une bonne qualité de l’huile produite dans le pays, cette année, à travers le respect de toute la chaîne de valeur, et ce, pour pouvoir exporter une grande partie de la production vers les marchés traditionnels, européens notamment, mais aussi pour conquérir de nouvelles parts de marché, notamment sur les continents africain et américain.

Jamel Taibi

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