En corrigeant Al Sadd sur le score fleuve de 6 buts à 2, l’Espérance a largement fait oublier son élimination par Al-Hilal (0-1). Ce fut tout simplement une vraie exhibition de force et de supériorité qui réhabilite le football africain.


Autant l’élimination de l’Espérance par Al-Hilal (0-1) samedi dernier en Coupe du monde des clubs ressemblait à de la ciguë, autant sa large victoire remportée avant-hier aux dépens des Qataris d’Al Sadd (6-2) était d’un goût paradisiaque pour les supporters «sang et or». Ces derniers ainsi que tous les spécialistes s’attendaient sûrement à une réaction de la part du champion d’Afrique, mais ils étaient à mille lieues d’imaginer un score aussi éloquent. D’ailleurs, par le biais de cette «raclée» infligée au champion du Qatar de cette année, l’Espérance Sportive de Tunis vient de marquer son nom d’une pierre blanche dans les annales de la Coupe du monde.

En effet, c’est le plus grand score jamais réalisé par un autre club dans cette joute depuis sa création en 2000. C’est ce qui constitue une très belle performance en soi, surtout quand on sait qu’Al-Sadd est loin d’être une victime expiatoire qu’on peut facilement mettre à genoux de cette manière. Son glorieux palmarès plaide largement en sa faveur et dissuade ses adversaires les plus patentés. Al Sadd avait terminé à la troisième place lors de l’édition de 2011 organisée au Japon.
De surcroît, il compte plusieurs trophées épinglés sur son tableau de chasse : deux ligues des champions asiatiques (1989 et 2011) et des dizaines de consécrations locales, régionales et arabes. Ce n’est pas un hasard qu’on le surnomme le «leader» («Azzaïm») dans le Golfe arabique.

Le mental au rendez-vous
Aujourd’hui, on peut tirer les enseignements constructifs de cette participation de l’Espérance à la Coupe du monde clôturée sur une note très positive ayant permis au staff technique et aux joueurs de se réconcilier avec les formidables supporters de la plus belle des manières.
D’aucuns cherchent à minimiser la jolie prouesse de l’équipe de Bab Souika en expliquant le «Waterloo» d’Al Sadd par l’impact négatif de sa déception après son élimination dans son antre par les Mexicains de FCMonterrey au premier tour de la joute (2-3).
D’autres mettent l’accent sur le «profitable» avantage numérique dont a profité l’Espérance après l’expulsion du Qatari Abdelkarim Hassan dès la 25’.

Au fait, aucune de ces deux raisons n’est derrière l’ouragan «sang et or» qui a tout emporté sur son passage.
L’avantage numérique n’a eu lieu qu’après le troisième but de l’Espérance. Son impact n’était pas aussi désavantageux qu’on le pense puisque Al Sadd est parvenu à scorer par deux fois par la suite (30’ et 49’).
Mais ce qu’il y a lieu de souligner dans ce match, c’est surtout la détermination de l’Espérance à gagner grâce à un mental de fer vite reconquis.
L’explosion de toute l’équipe «sang et or» s’explique précisément par la liberté totale accordée aux joueurs de l’attaque qui avaient la latitude de laisser libre cours à leur imagination.

C’est ce qui explique le déverrouillage de la défense qatarie sans la moindre difficulté grâce à la créativité et aux dribbles déroutants de l’excellent Libyen Hamdou El Houni et du décisif Anice Badri. Ces deux joueurs ont fait des misères aux défenseurs d’Al Sadd avant d’inscrire respectivement trois et deux buts chacun (7’, 13’, 25’, 42’, 74’). Le sixième but étant l’œuvre de Sameh Derbali à la 87’ avec lequel ce dernier a bien remué le couteau dans la plaie d’Al Sadd qui n’a jamais connu pareille humiliation.

Il faut dire que les quelques retouches apportées à la formation ont également été bénéfiques. Khalil Chammam à la place de Mohamed Ali Yaâcoubi et Mohamed Ali Ben Romdhane à la place de l’Agérien Abderraouf Benguith ont permis de rendre son efficacité à la défense et au milieu de terrain. Là on est loin de dire que Yaâcoubi et Benguith ne méritaient pas d’être titularisés, mais tout simplement que chaque match a ses vérités et que les cartes blanches n’existent pas à l’Espérance.
Avec ce tonitruant épilogue dans la compétition mondiale, l’Espérance aura joliment préservé l’image de marque du football tunisien et africain et chassé le doute autour de sa notoriété.

Amor BACCAR

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