La relance économique ne peut se concrétiser sans une paix sociale durable. D’où la nécessité d’ouvrir le débat avec la centrale syndicale pour trouver des solutions aux divers problèmes en suspens, à commencer par les majorations salariales. En effet, le sujet principal souvent soulevé, et qui peut amener aux grèves et aux arrêts répétitifs du travail, concerne les augmentations salariales. Dans la plupart du temps, on ne se met pas d’accord sur le taux des majorations. L’Ugtt essaye de placer la barre haut compte tenu de la cherté de la vie et du pouvoir d’achat faible des travailleurs, alors que le gouvernement juge judicieux de consentir une petite augmentation vu la situation économique désastreuse par laquelle passe le pays. C’est aussi le cas pour le secteur privé qui invoque souvent la situation en crise de plusieurs entreprises qui n’arrivent même pas à couvrir les frais de production. L’idéal serait de s’entendre sur une majoration salariale sur trois ans pour que l’entreprise puisse se consacrer uniquement au travail et éviter autant que faire se peut ces arrêts de travail qui ont des impacts négatifs sur l’économie, en général, et la croissance de l’entreprise, en particulier. L’accord d’augmentation salariale doit être conclu avec le gouvernement et le secteur privé sur une période de trois ans en prenant en considération la hausse des prix et le pouvoir d’achat du travailleur. Cet accord sur trois ans a également un impact positif sur l’attraction des investisseurs étrangers potentiels qui cherchent, entre autres avantages, une paix sociale durable. Or, depuis la révolution, le monde du travail est entré dans une phase perturbée, ce qui a porté atteinte à la productivité qui a connu une baisse remarquable. Mais les questions syndicales en suspens ne concernent pas uniquement les salaires et les primes. L’intérêt devrait concerner également la sécurité et la santé au travail. On ne peut pas espérer rendement et productivité d’un travailleur malade ou mal à l’aise dans son poste. Toutes les entreprises doivent donner l’importance qu’il faut à la médecine du travail en vue de diagnostiquer très tôt toute maladie chez le travailleur et agir en conséquence pour le traitement ou le changement de poste. Plusieurs secteurs sont source de risque pour les travailleurs comme ceux concernant les produits chimiques et dangereux. Tous les moyens de protection contre les inhalations de ces produits ou leur contact avec la peau doivent être à la disposition du travailleur. La sécurité au travail concerne presque tous les secteurs à des niveaux de risque différents. En plus du secteur de la chimie, le secteur du bâtiment et des travaux publics constitue également une activité à haut risque dans la mesure où l’on enregistre chaque année de nombreux accidents graves, abboutissant à des décès ou des handicaps. C’est dire que la sécurité et la santé au travail ne doivent pas être laissées pour compte, mais être au diapason des négociations sur les majorations salariales.
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