Voilà, c’est fait, l’Espérance peut bomber le torse après avoir battu son rival de toujours, le CA. Avec cette énième victoire (la dixième sur onze matches), le chemin du titre semble précocement déblayé pour le doyen des clubs tunisiens.
Au terme d’un grand derby qui a tenu ses promesses, le Club Africain n’a pas fait l’exception en subissant la loi de l’intraitable Espérance Sportive de Tunis qui est au firmament de son art. La bonne volonté et la hargne des protégés de Lassaâd Dridi n’ont pas suffi pour faire caler une machine «sang et or» bien huilée et qui roule à plein régime.
En effet, avec une dixième victoire et un seul match nul (contre le ST 0-0), l’Espérance a déjà pris une sérieuse option pour l’octroi de son trentième titre de championnat même s’il reste encore la moitié de la compétition à jouer.
Ce pronostic trouve sa justification dans la spectaculaire force de frappe d’un virtuel champion qui est le seul nettement au-dessus du lot et qui n’a nullement l’intention de laisser la moindre miette à tous ses rivaux qui se trouvent déjà loin derrière lui malgré le fait qu’il compte encore deux matches en retard.
Et franchement, vu les problèmes, voire les «déboires», des rivaux classiques qui postulent habituellement pour le titre, on peut avancer sans risque de se tromper qu’un renversement de situation n’est que chimère.
Les astuces imparables de l’Espérance
Après avoir pris le dessus sans bavure sur le CSS à Sfax (2-0) et l’ESS (1-0) il y a une semaine, il ne restait plus à l’Espérance que le CA à vaincre pour bien baliser la route en guise d’une très belle échappée d’au moins neuf points en cas de victoire dans les deux autres matches en retard restants (USM et CSChebba).
Les signes de cette nette suprématie viennent d’être donnés, justement, à l’occasion du derby d’avant-hier dans lequel même le CA qui était, lui aussi, à la quête de sa dixième victoire, n’a pas résisté longtemps à l’ouragan espérantiste.
Au-delà de la victoire réalisée grâce aux deux buts marqués par Yassine Khénissi sur penalty (26’) et Coulibaly (83’) contre un but de Fakhreddine Jaziri (42’) pour le CA, c’est la manière qui a émerveillé les fans de l’Espérance et même ses pires détracteurs.
Nul doute que l’Espérance survole tout le monde sur le plan technico-tactique et même physique.
Désormais, on est en mesure d’affirmer que les joueurs Hamdou El Houni, Elyès Chetti, Abderraouf Benguith, Fousseiny Coulibaly, Brahim Ouattara et Bilel Bensaha émergent nettement au-dessus du lot de tous leurs homologues évoluant au championnat national. De surcroît, les doublures dont dispose Mouîne Chaâbani, le coach «sang et or», ont une valeur intrinsèque très respectable et constituent même une armada de remplaçants de marque dont la contribution n’est nullement inférieure à celle des titulaires en puissance.
Face à l’ESS et au CA, cela s’est manifestement vérifié car personne n’a pu remarquer l’absence des Chammam, Kwamé, Derbali, Dhaouadi, ni même celle de l’homme à tout faire, Anice Badri, récemment parti évoluer sous d’autres cieux.
Il est vrai que le CA n’a pas fait le poids, lui aussi, du fait de son amoindrissement après l’expulsion de Adam Ben Taouès (26’), mais l’Espérance a tout de même affiché un niveau de jeu impossible à égaler actuellement par une autre équipe tunisienne.
Les passes courtes et rapides, les permutations de poste, la spectaculaire transition entre les compartiments et surtout le nombre incalculable d’occasions créées à chaque match font que l’Espérance se trouve sans concurrent notable sur le plan local, cette saison.
Avant-hier, si les occasions qui s’étaient présentées à El Houni (44’), Yaâkoubi (66’) et Badrane (73’) avaient été concrétisées, la note aurait été beaucoup plus lourde pour le CA qui, pourtant, n’a nullement démérité dans ce duel. Seulement face à l’Espérance du moment, «à l’impossible nul n’est tenu».
A.B.