Le torchon brûle entre le député Maher Zid et des syndicalistes sécuritaires

Une première dans les annales du ministère de l’Intérieur. Un député s’immisce dans le travail purement sécuritaire qui relève de l’action anticipative dans la lutte contre l’extrémisme violent, selon la version des syndicalistes sécuritaires. C’était dans l’air vu l’accès d’élus à l’ARP suite aux dernières législatives. Des élus qui ne cessent guère de manifester  leur entière allégeance à une idéologique islamiste qui tente, selon les observateurs, un retour bien orchestré devant les atermoiements d’un Etat en perte d’autorité et le silence de certains départements clés en manque de pouvoir. Et pourtant Maher Zid a une version des faits tout à fait différente et a exigé des excuses du ministère de l’Intérieur.

Le syndicat accuse

Selon un communiqué publié par le syndicat régional des fonctionnaires de la direction générale de la police publique à Kairouan, le député Maher Zid s’est déplacé au poste de police d’El Mansoura vendredi dernier accompagné d’un avocat et de deux membres de la coalition El Karama où il  s’est opposé à l’interrogatoire d’un salafiste sous prétexte que l’interrogatoire n’était pas conforme à la loi. Le député en question a aussi protesté contre les règlements relatifs à l’obtention du passeport, selon le même communiqué.

Le syndicat a qualifié l’incident de « grave » et de nature à porter atteinte à l’appareil sécuritaire, appelant les autorités de tutelle à intervenir pour arrêter ces « violations » et appuyer son action dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

La riposte de Maher Zid

De son côté, le député Maher Zid ne s’est pas arrêté à ce stade et a contre-attaqué sur sa page facebook en expliquant qu’il n’a fait qu’effectuer une visite de routine au poste de police d’El Mansoura dans le cadre de ses activités parlementaires, notamment suite au refus de délivrer des passeports à des citoyens en dépit d’une attente de plus d’un an.

Le député ajoute que le chef de poste lui a confirmé que c’est à la Direction de la police des frontières relevant du ministère de l’Intérieur que revient la décision de délivrer le passeport. Lors de cette visite qui s’est déroulée dans le cadre du respect mutuel et qui a porté aussi sur les conditions difficiles dans lesquelles travaillent les sécuritaires, il a été question de la procédure de convocation par téléphone des citoyens au poste de police au lieu d’une convocation officielle comme l’exige la loi, a fait savoir le député.

A la fin, Maher Zid a catégoriquement démenti tout ce qui a été dit dans le communiqué du syndicat régional des fonctionnaires de la direction générale de la police publique à Kairouan et n’a pas manqué de manifester son étonnement quant à la tournure des choses.

Il a appelé le ministre de l’Intérieur à s’excuser et à ouvrir une enquête relative à l’exploitation du matériel de l’administration (caméras de surveillance) dans le but de publier des photos concernant des visiteurs dans un établissement public sans leur permission. Le député a aussi invité le ministère public près du pôle judiciaire contre le terrorisme à assumer ses responsabilités.

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