La réussite sourit souvent aux audacieux : Quand le ST force son destin

Ce CA-là a manqué de clairvoyance et de justesse. Tenace et coriace, le Stade Tunisien n’en demandait pas tant.

Second derby de perdu pour le CA en un court laps de temps.

L’EST et le ST sont passés par là, et au final, le CA reste à quai et marque le pas. Ce déplacement au stade Hedi-Enneifer, sur le plan  technique, le CA l’a abordé avec des certitudes contrairement au précédent choc face au leader «sang et or». Des joueurs suffisamment agressifs pour faire le job, un plan de jeu porté vers l’avant en dépit d’une pelouse qui ne favorise pas le jeu léché, de l’endurance à revendre et de la constance dans les efforts, et puis, vint ce but assassin de Chikhaoui pour mettre fin aux efforts clubistes.

Combat, sacrifice, valeurs même sur le terrain.  Le CA de Lassaâd Dridi ne méritait pas de perdre.

Mais le ST méritait aussi de gagner, à force de patience, de prestance et de méfiance même avant de porter le coup fatal. Jouer le Stade Tunisien dans son fief est loin d’être une partie de plaisir. Le CA a pourtant sorti toute sa panoplie  face aux Bardolais. Avec de l’ambition, de l’abnégation et de la détermination par moments. Loin d’être saignant, mais disputé à l’envi via un rythme endiablé la plupart du temps, ce derby a valu par son intensité et par l’envie d’en découdre des deux côtés. En football,  l’agressivité peut être la principale arme  sur le terrain. Mais quand la réussite n’est pas au rendez-vous, c’est une toute autre affaire qui se profile.

Pourtant, côté Clubistes, l’on sentait que Lassaâd Dridi avait mis un coup de pression avant le match, faisant  monter cette rage au sein d’un onze galvanisé sur le terrain durant les ¾ de la rencontre. Du banc de touche adverse, Jalel Kadri avait, semble-t-il, le même sentiment avant les trois coups.

Poker menteur !

Ce Stade-là, comme aperçu dès le coup d’envoi, c’est un engagement de tous les instants, une implication d’ensemble qui commence du côté du périmètre de Jmal et qui s’achève vers le trident Sfaxi-Chikhaoui-Sikiru.

De l’autre côté maintenant, le CA a, lui aussi, tenté de dégoupiller le premier. Mais il manquait toujours ce coup d’avance qui peut faire la différence.

Et si techniquement, la plupart du temps, le CA a agi tout en maîtrise, il lui aurait aussi fallu y mettre une agressivité plus maîtrisée, comme celle relative à la négociation des duels. Des soldats qui savent mettre le bleu de chauffe, le CA de Lassaâd Dridi en compte plusieurs, à l’instar de Dhaouadi, Ben Yahia et Compaoré. Sauf que si en attaque, avec la rentrée de Khelifa et la mobilité constante de Zemzmi, le CA a acculé l’adversaire dans ses retranchements, au milieu, il n’ a pas fait montre de cette puissance physique,  cette capacité à imprimer un pressing haut qui peut déstabiliser le ST.

Le CA d’aujourd’hui manque de clairvoyance et de justesse. 

C’est peut-être réducteur comme postulat. Mais face à un Stade tenace et coriace, il aurait aussi fallu jouer la carte de la diversité pour surprendre un adversaire aux abois vers la fin avant que Chikhaoui n’en décide autrement lors du money-time. Quand on s’incline, tout le monde en prend pour son grade ! Quand on gagne par contre, l’on vous place sur un piedestal. Indépendamment de tout plan de jeu, de temps forts, de réussite ou d’inefficacité, l’on ne retiendra que la vérité du terrain et le score final au tableau d’affichage !

Le CA n’a pas fini de rétropédaller. Le Stade, quant à lui, s’envole et poursuit sa marche en avant .

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