Cela dépend incontestablement du côté où l’on veut se placer et de l’approche idéologique que l’on tient à emprunter.

Nombreux sont ceux, philosophes et penseurs, qui refusent désormais de se classer, non par peur de s’emprisonner, mais par choix de rester attachés à des idées qu’ils ont fermement défendues et qui ont, malgré nous, changé de camp. La liberté de «fumer» était, en 1968, un grand symbole de liberté et le mouvement germano-français qui avait fait basculer le régime du général de Gaulle a réussi à imposer le «droit» de fumer en classe et dans les lieux publics à satiété, malgré toutes les inconvenances que cela entraînait pour les non-fumeurs. Mais personne, à ce jour, n’est en mesure d’affirmer si fumer est de gauche ou de droite.

Les choix de régime tunisiens sont bien plus complexes et l’on ne sait toujours pas qui est plus socialiste d’entre les coopératives de ces années soixante et le système de compensation des produits de consommation de première nécessité.

Ces derniers temps, vient de s’en mêler la notion d’antisystème, portée d’abord par le député Yacine Ayari puis par un phénomène bien plus vaste imputé au nouveau président de la République, Kaïs Saïed, l’homme aux 72,71% d’électeurs.

Notre pays, qui n’a pu décider de trancher s’il était de gauche ou de droite, puis, plus récemment, si les islamistes qui le dirigent depuis 2011 sont libéraux ou de gauche, devra maintenant s’approfondir dans ce genre d’analyse pour ne plus se retrouver à définir le «sexe des anges» à l’occasion de chaque formation de gouvernement. Surtout que, désormais, la philosophie nahdhaouie se met à exiger de lui de définir clairement qu’il s’agit de placer dans «l’opposition» avant même de définir et délimiter la «majorité gouvernementale».

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