Commentaire | A qui profite la rupture ?

LA première réunion du Conseil des ministres du gouvernement Elyes Fakhfakh tenue, hier, au palais de Carthage, sous la présidence du chef de l’Etat, Kaïs Saïed, augure-t-elle l’instauration, à l’avenir, de nouveaux rapports de coopération, de coordination, voire de complémentarité entre la présidence du gouvernement et la présidence da la République mettant, ainsi, un terme définitif aux relations conflictuelles ayant opposé durant de longs mois le défunt président Béji Caïd Essebsi au chef du gouvernement sortant, Youssef Chahed, aujourd’hui président de Tahya Tounès?

Les analystes les plus optimistes n’hésitent pas à formuler l’espoir de voir l’initiative d’Elyes Fakhfakh d’inviter le président Kaïs Saïed à diriger la première réunion de son équipe gouvernementale ouvrir la voie — au-delà des commentaires qu’elle a suscités — à l’émergence de nouvelles relations entre les trois présidences, des rapports qui rompront avec la lourde atmosphère de méfiance, de suspicion et de petites phrases assassines ayant caractérisé les échanges, ces dernières semaines, établis entre Carthage, Le Bardo et La Kasbah.

Ceux qui se précipitent quasi quotidiennement pour reprocher à Elyes Fakhfakh de se placer volontairement sous la coupe du président de la République au point de «s’obliger à recevoir ses instructions et ses ordres» pour toute action qu’il entreprend  (y compris pour les nominations qu’il a décidées au sein de son cabinet) ont-ils  la volonté de reconnaître la symbolique du geste du chef du gouvernement ?

Geste qui a pour but de dévoiler à l’opinion publique, d’abord, la nature des relations de cohésion et de coordination entre Carthage et La Kasbah et, ensuite, de prouver que ceux qui s’emploient par tous les moyens à maintenir la tension et à cultiver la logique de rupture et de fausse confrontation entre Le Bardo et Carthage ne font, en réalité, que servir les agendas des partis dont l’hostilité aux intérêts de la Tunisie et à sa stabilité ne sont un secret  pour personne.

Le président de la République n’a pas hésité, d’ailleurs, à remettre les pendules à l’heure en  soulignant que «l’étape actuelle commande que toute partie accomplisse sa mission harmonieuse, loin de toute ingérence». Ce qui doit être saisi comme un appel à ce que les conflits survenus ces dernières semaines entre Carthage et Le Bardo soient dépassés au vu des exigences de solidarité, d’harmonie et de cohésion qu’impose la situation actuelle du pays.

 

 

(crédit photo : Présidence Tunisie رئاسة الجمهورية التونسية )

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