«Helwess» et «Super 2» de Omar Samoud: Un arrêt court

Dans la foulée des courts métrages qui ont poussé comme des champignons sur le Net depuis le début du confinement, les jeunes spectateurs cinéphiles ont pu découvrir des essais singuliers, distingués en accès libre en grande partie sur la plateforme de streaming Vimeo. Rarement auparavant, la nouvelle génération de cinéastes et réalisateurs émergents n’a pu présenter aussi aisément ses œuvres à un public aussi large. Omar Samoud, la vingtaine, en fait partie. «Helwess» et «Super 2», ses deux premiers courts métrages ont en commun un seul univers, exploité différemment.

«Helwess»,l’infime errance mentale

«Helwess», c’est une musique de film calquée sur ce bref itinéraire de 2 mn 45, une réplique redondante extraite du «6e sens» de M. Night Shyamalan et une expérience visuelle et sonore courte offerte par le jeune cinéaste Omar Samoud… qu’on aurait aimée plus longue. Adam Al Ayadi, seul protagoniste de ce court métrage, a été filmé en train de créer, en écrivant des mots. Il tente de les déchiffrer en carburant à des produits hallucinogènes. Omar Samoud et Adam Al Ayadi ont scénarisé ce court métrage dit «Expérimental». Le tournage a eu lieu en 2 heures en janvier à Nabeul. L’équipe est composée d’Adam Al Ayadi, Amen Rejeb, Amal Ben Slimen et Sami Ben Ismail. Il a été retenu en sélection officielle au Ficme 2019 et raflé le prix du «Best Editing». Le court métrage a été sélectionné aussi au Pisff 2020.   

«Super 2» : «Make Art»

«Super 2» peint le malaise d’un jeune cinéaste souffrant de dissociation cognitive et identitaire —une forme de schizophrénie aiguë— accentuée par une consommation importante de drogue. Une maladie qui l’empêche de créer ou de s’imposer dans le secteur artistique, cinématographique. Ce trouble fragilise ses relations sociales d’ordre professionnel et familial. Filmé en noir et blanc et porté par des effets sonores importants, Samoud y véhicule d’autres références cinématographiques en faisant allusion cette fois-ci aux jumelles maléfiques dans «Shining» de Stanley Kubrick, entre autres. Ce film court de 13 mn est réalisé dans un cadre estudiantin et sera disponible pour le grand public prochainement.

Omar Samoud, 23 ans, a baigné tôt dans le cinéma amateur à Kélibia, sa ville d’origine, connue pour son festival de films amateurs Fifak. Il est diplômé récemment de l’Académie d’art de Carthage de Nabeul en «Montage vidéo et effets spéciaux». Sur deux ans d’études, il a eu l’opportunité de découvrir davantage l’univers du cinéma tunisien et étranger sur terrain. Sa première participation dans un festival remonte à 2018 dans le cadre d’une manifestation cinématographique titrée «48 Film Project» en présentant un court métrage, «Mia Sorella». Il a été sélectionné avec les 18 premiers films pour une projection publique collective dans les salles de Tunis. En 2019, c’est «Helwess» qui a été présenté dans le Festival international du court métrage estudiantin (Ficme) dans sa troisième édition. Ce festival a présenté 41 films issus de 25 pays : «Helwess» a remporté le prix du meilleur montage. Il a été aussi retenu pour le Panorama international film festival (Pisff 2020), organisé en 2020 à la Cité de la culture de Tunis. «Super 2» pas encore sorti, mélange psychologie et drame et se veut plus abouti.

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