BILLET : Les femmes rurales méritent mieux

Par chokri GHARBI
Le drame des femmes rurales qui ont péri récemment, au niveau de Sebbala, dans un accident de la route nous interpelle et suscite plusieurs questions. Cela démontre, si besoin est, que les femmes en milieu rural jouent un rôle de premier ordre dans la production agricole et ne sont pas rémunérées en contrepartie des efforts déployés pour travailler la terre, semer et récolter. Elles se réveillent à l’aube pour aller gagner leur pain et subvenir aux besoins de toute une famille. Elles sont transportées dans des conditions précaires, dans des camionnettes, comme une vulgaire marchandise. Ce sont des filles, des femmes âgées et des enfants que l’on emmène dans les champs pour labourer et récolter les produits de la terre. Ne bénéficiant pas de couverture sociale ni d’avantages sociaux, ces femmes travaillent, hiver comme été, depuis l’aube jusqu’au soir sans se plaindre. Le temps est venu pour que cette situation change en commençant par améliorer le salaire de ces femmes démunies. Il s’agit aussi de leur donner leur droit en matière de sécurité sociale et de leur fournir un transport moderne digne des progrès réalisés par les femmes dans tous les domaines. Les accidents de la circulation de ces camionnettes transportant des ouvrières agricoles sont fréquents mais personne ne semble donner l’importance qu’il faut à ce phénomène. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de tels accidents comme, à titre d’exemple, l’état de la piste non aménagée, la qualité de la camionnette qui ne fait pas l’objet d’une maintenance régulière pour s’assurer que toute la mécanique est en parfait état. Certes, après le drame, les autorités publiques ont décidé de réserver des bus pour le transport de ces ouvrières. Les taxis collectifs ont été invités également à prendre en charge le transport de ces travailleuses en pratiquant un prix abordable. Mais ces mesures sont loin d’être suffisantes car le problème de la femme rurale doit être examiné en profondeur et dans sa globalité. Si les jeunes ne veulent pas s’adonner au travail agricole, ces femmes ne trouvent aucun inconvénient à exercer ce métier en acceptant une somme modique ne leur permettant pas de satisfaire tous leurs besoins. Le dossier de la femme rurale devrait être examiné minutieusement avec la participation de toutes les parties prenantes y compris les organisations professionnelles et syndicales. Un investissement conséquent devrait ensuite être réservé à la promotion de la femme rurale et de sa famille pour que l’on ne vive plus de tels drames qui coûtent des vies humaines et laissent des enfants orphelins et sans soutien.

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