«Tunis, Essaïda Carthage : Entre le passé et l’avenir» à la galerie Selma Feriani : Le «Cabinet d’études» de Malek


Un parcours dans lequel se démarque une Vénus composite, une construction syncrétique et arbitraire qui repose en partie, selon l’artiste, sur le destin de la Vénus du Bardo 2 découverte à Carthage et sur le corps de laquelle une tête avait été fixée pendant quelque temps avant que celle qu’elle porte actuellement ne lui soit restituée quinze ans plus tard.


L’artiste visuel Malek Gnaoui présentera, prochainement, sa nouvelle exposition personnelle «Tunis, Essaïda Carthage : Entre le passé et l’avenir» à la galerie Selma Feriani.

A l’instar de plusieurs autres événements de tous genres, cette exposition, dont le vernissage était prévu pour le 29 mars, a été reporté en raison de la pandémie de Covid-19, et se fera dans les prochaines semaines sur rendez-vous et en ligne.

Malek Gnaoui n’est pas à sa première exposition, il a exposé en solo ou en groupe dans différentes galeries et autres espaces tunisiens et étrangers. Né en 1983 à Gabès, il a suivi des études à l’Ecole d’art et de décoration de Tunis avant de se spécialiser en céramique en poursuivant une formation au Centre national de céramique d’art Sidi Kacem Jellizi à Tunis. Son œuvre est composite,  implique et invoque outre la céramique d’autres médiums, d’autres plastcicités et prend l’allure, très souvent, d’une grande installation ou parcours artistique  intégrant la céramique, la lumière, le son ou encore la vidéo. Il interroge les lieux communs, la mémoire collective et confronte l’aliénation contemporaine et les systèmes de valeurs ancestrales en invoquant us, coutumes et imagerie populaire tunisiens.

Sa nouvelle exposition «Tunis, Essaïda Carthage : Entre le passé et l’avenir» est placée sous le commissariat de l’historien de l’art français Mathieu Lelievre qui nous livre, dans un texte, des clés de lecture:

«Le parcours est construit de façon à ce que le spectateur s’engage dans un dialogue avec les objets et conduit, comme sur un terrain de fouilles, à s’enfoncer progressivement dans le temps, tandis que les objets remontent à la surface et livrent leurs secrets.»

Un parcours dans lequel se démarque une Vénus composite, une construction syncrétique et arbitraire qui repose en partie, selon l’artiste, sur le destin de la Vénus du Bardo2 découverte à Carthage et sur le corps de laquelle une tête avait été fixée pendant quelque temps avant que celle qu’elle porte actuellement ne lui soit restituée quinze ans plus tard. Des estampes que l’artiste a produites en écrasant des briques et en développant, à partir de leur poudre, un pigment qu’il a utilisé pour la sérigraphie d’images de l’Antiquité des fragments de statues du musée du Bardo et sous forme d’objets trouvés, composés de matériaux prélevés directement dans le quartier d’Essaïda, et notamment dans les détritus de chantiers, comme des barres de fer ou des tôles.

D’autres formes de témoignage seront à découvrir dont des recueils d’empreintes : «sortes de palimpsestes poétiques qui unissent la mémoire des murs qui abritent et cloisonnent le quotidien des habitants d’Essaïda, répertoriés dans une forme du livre, symbole de mémoire et de connaissance», explique encore le commissaire de l’exposition.

A découvrir prochainement.

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