Des avions de chasse militaires russes ont récemment été déployés en Libye afin de soutenir les forces Wagner, ces mercenaires militaires russes parrainés par Moscou pour prêter main-forte à Haftar sur le terrain.

Ces avions qui sont arrivés en Libye à partir d’une base aérienne en Russie, après avoir transité par la Syrie où ils ont été repeints pour camoufler leur origine russe, sont susceptibles de fournir un appui aérien rapproché et des frappes chirurgicales aux éléments du groupe Wagner qui soutient la lutte de l’Armée nationale libyenne (LNA) contre le gouvernement d’union nationale internationalement reconnu en vue de faire pencher la balance en faveur de Haftar après sa défaite à la base militaire El Watiya qui a été reprise par les forces de Fayez Al Sarraj grâce à un appui militaire aérien des forces turques.

Craignant de voir le scénario syrien se répéter en Libye et de voir les Russes étendre leur empreinte militaire en Afrique par le biais des groupes de mercenaires Wagner, le général de l’armée américaine Stephen Townsend, commandant de l’US Africa Command, a annoncé la décision américaine de déployer des forces en territoire tunisien en vue de freiner « les actions déstabilisatrices de la Russie en Libye » qui pourraient exacerber également l’instabilité régionale et provoquer une nouvelle crise migratoire qui affecterait l’Europe avant de se rétracter par la voix de l’ambassade américaine à Tunis en soulignant qu’il s’agit tout simplement d’une « petite unité de formation dans le cadre d’un programme d’assistance militaire, et n’implique nullement des forces militaires de combat ». Toutefois, l’annonce américaine, malgré cette précision, a provoqué un tollé général auprès des forces politiques et des organisations nationales qui rejettent en bloc toute ingérence américaine en Libye à partir du sol tunisien. Mais l’ampleur de la protestation risque d’altérer la coopération militaire tuniso-américaine dont l’arrêt pourrait générer de réelles inquiétudes sécuritaires en Tunisie où le risque terroriste demeure encore très élevé.

En effet, depuis 2011, les États-Unis ont investi plus d’un milliard de dollars dans l’armée tunisienne et les efforts mutuels ont renforcé la sécurité des frontières tunisiennes, le renseignement militaire et les opérations air-sol. Des centaines d’attentats terroristes ont été évités grâce à cette coopération exemplaire centrée sur le renforcement de ce partenariat pour atteindre des objectifs de sécurité mutuels. Alors que la Russie, les Emirats arabes unis, tout comme la Turquie, continuent d’attiser les flammes du conflit libyen, la sécurité nationale tunisienne doit être notre préoccupation accrue car nous sommes assiégés par les acteurs malveillants des réseaux terroristes dont la lutte exige une coopération plus renforcée, mais limitée, pour faire face à des défis communs sans pour autant s’enliser dans le bourbier libyen.

Un commentaire

  1. Tounsi Blid

    03/06/2020 à 13:56

    A mon avis , la Tunisie tout en se gardant de prendre parti pour l’un ou l’autre des bélligérants en libye
    devrait pratiquer un fort lobbying pour persuader Ryad et d’autres monarchies pétrolières de nous faire bénéficier d’un prêt préférentiel pour acheter auprés des usa des systèmes de défense sol- air anti aérien afin de renforçer un dispositif sécuritaire défensif trop léger à mon gôut !…
    si l’Armée Tunisienne est suffisamment équipée et formée dans la lutte anti insurectionnelle ou terroriste , elle ne l’est pas en cas de conflit militaire conventionnel classique avec l’un de ses voisins !
    il lui manque des radars et autres outils de guerre électronique , ainsi que des missiles sol air moyenne ou longue portée pour faire face éfficacement à tout raid aérien ! des équipements strictement défensifs
    qui n théorie ne déséquilibreraient les rapports de force régionaux en vigueur !

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