Portrait | Les grands gardiens font les grandes équipes : Le fabuleux destin de Farouk Ben Mustapha

Gardien longiligne, agile et élancé, Ben Mustapha est à classer dans la catégorie des joyaux de notre football.

Véritable muraille, on ne compte plus ses réflexes monumentaux et cette capacité rare à lire très vite les situations dans la surface, tout en se montrant réactif, utilisant par là même toutes les parties de son corps pour contrer.

Sans être géant, le gardien international tunisien Farouk Ben Mustapha prend de la place dans le but. Quand l’attaquant est face à lui, il ne lui laisse pas de solutions simples et l’oblige à être créatif. Dans sa zone, ce pur produit cabiste est l’archétype du compétiteur toujours calme et quasiment jamais en situation d’urgence. A 31 ans, la trajectoire du dernier rempart d’Al Shabab de Riyad a toujours été ascendante. Dès l’année 2009, il fait partie de l’escouade du Team Tunisie, une sélection qui fera pratiquement toujours appel à ses services.

Assurance et calme olympien

Portier émérite et coéquipier doté de beaucoup d’assurance et de calme olympien, il transmet son énergie et sa bravoure à tous les membres de cette belle équipe cabiste de la saison 2011. Grâce à lui, en partie, le CAB de cette époque, ambitieux outsider de la Ligue 1, achève l’exercice sur le podium, à la seconde place. Il n’en fallait pas plus pour que certaines écuries européennes s’intéressent à lui, sans pour autant passer à l’action. En ces temps-là, Nice, Angers mais aussi Valenciennes ont sondé son entourage, jusqu’à l’entrée en lice du CA de Slim Riahi. Superactif sur le marché des transferts, le Club Africain savait pertinemment que celui qui « veut aller loin doit ménager sa monture». En clair, si les grands présidents font les grands clubs, les grands gardiens font les grandes équipes.

Farouk Ben Mustapha débarque au Parc A en grandes pompes.

Doté d’une solide réputation de dernier rempart, il s’inscrit par là même dans la lignée des prodigieux gardiens qui ont jalonné  l’histoire clubiste par leurs prouesses, leurs exploits et leurs performances. Bref, avec Ben Mustapha dans les cages, la route du sacre était balisée pour le CA. Au Club Africain, au fil du temps, Farouk se montre intraitable sur sa ligne et dans ses sorties.

Quelques «spasmes», «convulsions» ponctuelles, certaines sorties hasardeuses au passage, n’ont pas altéré ses certitudes et convictions.

Adopté dès ses premiers pas au Parc A, Ben Mustapha est vite devenu leader, un taulier comme on dit. Il était forcément taillé pour le poste dans une pépinière de talents qui a enfanté les Attouga, Naili et autre Slim Ben Othman.

Talent précoce, attributs impressionnants

La vocation première du CA est de disposer d’un géant dans les cages, au sens figuré il va sans dire. Que dire alors si le titulaire du poste conjugue le talent au gabarit ? C’est le cas de l’enfant terrible de Bizerte, un fabuleux destin intervenu grâce à des progrès fulgurants, un talent précoce et des attributs impressionnants. Aujourd’hui, Farouk Ben Mustapha, l’homme et le joueur se confondent à merveille. Sincère et authentique, il est de l’aveu même de ses coéquipiers en sélection, au CAB et au CA, le prototype du grand frère dont les facéties cachent une extrême timidité. Cette bouille sympathique, expressive et même un peu étrange, est celle maintenant d’un homme mûr qui n’a jamais cessé d’être un gosse ! Ce gosse qui a grandi à Bizerte, ce gosse trop vite adulte, qui rêvait d’être le meilleur et qui le fut ! Farouk est un personnage, un vrai !    

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