Gafsa | Piscines romaines : Enfin, l’eau coule à flot ….

A cause d’un problème technique, les bassins n’ont pas été réalimentés en eau et sont restés vides, au grand dam des enfants et des habitants de la région

Bien plus qu’un réservoir millénaire représentant une composante de l’identité gafsienne, les piscines romaines ont acquis dés les époques les plus reculées une sacralité  et des divinités liées à l’eau .Mais la relation du gafsien à ce complexe thermal  n’est pas seulement spirituelle, elle est également charnelle. De mémoire de gafsien, qui n’a pas plongé  du haut de ce trio de  palmiers qui surplombent ce bassin et quel enfant ne venait-il pas faire trempette pour se rafraîchir par cette canicule qui sévit dans ces contrées?

Des champions de la plongée, ces vestiges romains  en offrent tous les jours sans qu’on daigne explorer les talents du voltige aquatique… Dans cette ville de l’intérieur du pays  et dans laquelle la piscine municipale a fermé ses portes depuis des années sans que les élus municipaux se donnent la peine de remédier aux insuffisances relevées, les piscines romaines ont constitué l’unique échappatoire pour les 7 à 77ans.

C’est même un lieu de (pèlerinage) que les visiteurs de l’ancienne Capsa ne veulent rater. Par un temps estival et un mercure qui oscille vers les 40 °, les chérubins  surtout parmi ceux de Houmet el oued ne savent plus à quel saint se vouer; eux qui ont pris le plaisir de venir se rafraîchir dans cette eau alcaline et sulfureuse à 31°. Et pour cause, l’eau fait défaut depuis des mois et un air lugubre et triste  imprègne les lieux .La pompe du moteur censée ravitailler le bassin accuse le coup. Il s’agit d’un problème de rebobinage pour rendre âme à ces bassins qui ont souvent constituées l’épicentre des veillées estivales  gafsiennes.

La mairie de la ville rechigne à intervenir pour rendre le sourire aux baigneurs, et cela pour des contraintes  et rouages administratifs. Insensé et inadmissible, fallait-il se plier à cette contrainte administrative pour admettre que les élus municipaux ne puissent injecter une somme dérisoire et redonner vie à ces lieux qui font parti intégrante de la mémoire capsienne.

Bref, il a fallu l’intervention de Darine Khalifa:la dame de fer; épaulée par trois jeunes gafsiens installés en France (Makram ,Amine et Mehri ) qui sauvegardent jalousement ce feeling ombilical avec la terre natale. Leurs efforts déployés ont permis de débloquer une  situation qui renseigne une fois de plus sur la faiblesse des formalités administratives. A distance, ce groupe s’est activé en un laps de temps record pour faire résonner le vrombissement du moteur, faire couler l’eau de nouveau et doubler ainsi un conseil municipal aux abonnés absents.

Lundi, la place était bondée avec un air de fête, lorsque le  premier jet d’eau a coulé et les chérubins plongeaient de partout. Jusqu’à une heure tardive de la soirée, chacun manifestait sa joie par des acrobaties et des exercices de voltige du haut de ces trois palmiers qui symbolisent une carte postale  et qui font partie de l’identité  capsienne.                      

Laisser un commentaire