Cinq réalisatrices ont été sollicitées pour produire chacune, durant une semaine et avec les moyens du bord, un court métrage documentaire afin de contribuer à la prise de conscience de la pandémie actuelle et raconter leurs histoires singulières.
« Doc House » est une organisation qui a vu le jour fin 2018 avec pour objectif la promotion de la production, la distribution et le réseautage professionnel liés au Documentaire en Tunisie et en Afrique du Nord.
Ses protagonistes ont lancé durant la période de confinement «Confi-Doc», un projet qui porte un regard sur la Tunisie au temps du coronavirus. Cinq réalisatrices ont été sollicitées pour produire chacune, durant une semaine et avec les moyens du bord, un court métrage documentaire afin de contribuer à la prise de conscience de la pandémie actuelle et raconter leurs histoires singulières. Il s’agit de Nidhal Guiga, Intissar Belaid, Hind Boujemaa, Baya Medhaffer et Erige Sehli. Chacune nous présente sa lecture de cette période, son regard porté sur la crise, son univers, ses pensées, ses angoisses et autres ressentis.
Intissar Belaid avec «En attendant la résurrection» (7’ 20’’) et Baya Medhaffer et son «Deux mots» (5’ 22’’) ont opté chacune pour la forme expérimentale, avec des écritures esthétisantes.
Vidéaste et artiste visuelle, la première propose à travers sa vidéo une déconstruction par l’image et le son, une image morcelée, brouillée pour raconter «le commencement de la fin», comme elle l’écrit. La mélancolie distillée est d’autant plus renforcée par le travail du son et les «inset images» en noir et blanc.
C’est en elle-même que la réalisatrice Hind Boujemaa (C’était mieux demain», «Noura rêve») opère cette déconstruction pour se mettre en scène à travers ses différents alter ego dans «Paralysis» (7’ 56’’). Elle y aborde la solitude en cette période et l’exercice difficile de l’écriture…
Nidhal Guiga dans «Silencio» (5’ 45’’) aborde le confinement à travers deux temps antagonistes : celui de la nature et celui de l’être humain… Réparti en petits chapitres, son film opère un parallèle entre les deux mondes, en première partie la nature (filmée dans son jardin) épanouie et suivant son cours et les autres parties dédiées à ce cloisonnement imposé à l’humain où elle se met en scène pour exprimer différentes émotions et ressentis et met en images différentes sortes de poupées, hommage à ces femmes qui, partout dans le monde, se retrouvent confinées avec leurs bourreaux et subissent les violences conjugales.
La réalisatrice de l’excellent documentaire «La Voie Normale», Erige Sehiri, replonge avec «le chef de gare» dans son univers de cœur et d’esprit, celui des chemins de fer. Elle y filme Najib, un chef de gare à Sidi Othman qui, depuis 20 ans, vit au rythme du passage des trains. Mais, en temps pandémique, le temps lui semble suspendu. Lenteur, monotonie et vide sont exprimés à travers 5’ 58’’ de montage de la journée de cet homme.
*Les films sont visibles sur :
Légende
Cinq réalisatrices ont été sollicitées pour produire chacune un court métrage documentaire afin de contribuer à la prise de conscience de la pandémie actuelle et raconter leurs histoires singulières : Nidhal Guiga, Intissar Belaid, Hind Boujemaa, Baya Medhaffer et Erige Sehli.