Le déficit de la balance commerciale de la Tunisie a poursuivi sa contraction en juillet suite à la baisse des importations à un rythme plus élevé que celui des exportations. Le déficit commercial a, ainsi, baissé de 3,6 milliards de dinars ou de 32% sur les sept premiers mois de l’année en cours par rapport à l’année dernière, pour s’établir à 7,56 milliards de dinars.
D’après les données officielles relatives aux échanges commerciaux, publiées mercredi 12 août 2020 par l’Institut national de la statistique (INS), les exportations ont enregistré, durant les sept premiers mois de l’année, une chute de 19,5% contre une hausse de 13,2% durant les sept mois de 2019, pour atteindre 21,5 milliards de dinars au lieu de 26,7 milliards durant la même période de l’année précédente. Quant aux importations, elles ont enregistré une baisse de 23,2% contre une hausse de 12,9% à fin juillet 2019, pour s’élever à 29 milliards de dinars contre 37,8 milliards une année plus tôt.
Le taux de couverture de la balance commerciale a ainsi gagné 3,5 points pour s’établir à 74% contre 70,5% durant la même période de l’année 2019. La rationalisation des importations est sans doute pour quelque chose dans l’amélioration du taux de couverture. A défaut d’augmenter les exportations d’ici à la fin de l’année, il est souhaitable de maintenir les importations à ce rythme.
Des secteurs en berne
A noter que la baisse des exportations durant les sept premiers mois de l’année 2020 a été enregistrée suite au repli des exportations des secteurs du textile, habillement et cuirs (-24%), des industries mécaniques et électriques (-25,4%), de l’énergie (-11,1%) et des mines, phosphates et dérivés (-4,5%). Du travail reste à faire pour que ces secteurs en berne, impactés par le Covid-19, renouent avec les performances, en hissant les exportations à un niveau élevé. A titre d’exemple, le secteur des industries mécaniques et électriques, qui était l’un des secteurs les plus performants en termes d’exportation, dispose encore d’énormes potentialités pour s’imposer sur le marché international.
En revanche, les secteurs qui se portent bien concernent essentiellement ceux de l’agriculture et des industries agroalimentaires. Ainsi, les secteurs de l’agriculture et des industries agroalimentaires ont enregistré une hausse de 10,7%, conséquence de l’augmentation des ventes d’huile d’olive (1,5 milliard de dinars, contre 866,3 millions de dinars). Ce produit constitue une source de valeur pour nos exportations, mais il faut diversifier davantage les produits exportables.
Pour ce qui est des importations, le repli est dû essentiellement à la baisse des importations des biens d’équipement (-29,8%), des matières premières et demi-produits (-22,6%), des biens de consommation (-20,7%) et de l’énergie (-29,6%), sous l’effet de la diminution de nos achats des produits raffinés (2 milliards de dinars, contre 3,5 milliards) et de gaz naturel (1,4 milliard, contre 2,1 milliards). Pourvu que le rythme des importations soit maintenu d’ici à la fin de l’année en cours, en évitant d’importer autant que faire se peut, ces articles et produits superflus ou de luxe qui peuvent être délaissés par les consommateurs tunisiens.
Des opportunités non exploitées
Le déficit commercial global à fin juillet 2020 demeure la conséquence du déficit enregistré avec certains pays, tels que la Chine (-3 milliards de dinars), la Turquie (-1,16 milliard), l’Algérie (-1,2 milliard), l’Italie (-434,3 millions de dinars) et la Russie (-572,8 millions). La Tunisie a signé plusieurs conventions de non double imposition douanière avec des pays partenaires, mais les opportunités offertes par ces ententes n’ont pas été totalement exploitées par les exportateurs tunisiens. Or, les partenaires de la Tunisie ont sauté sur l’occasion pour augmenter les ventes vers notre pays. D’où la nécessité de traiter et de résoudre les problèmes et les handicaps qui sont dressés devant nos exportateurs et qui les empêchent d’exporter massivement divers produits de consommation dans le cadre desdites conventions.
Le solde de la balance commerciale a enregistré un excédent avec d’autres pays, principalement avec la France (2 milliards de dinars), l’Allemagne (626,7 millions de dinars), la Libye (613,4 millions) et le Maroc (197 millions). Ces performances doivent être maintenues en exportant toujours plus vers ces pays avec lesquels la Tunisie entretient d’excellentes relations économiques et commerciales.
En tout cas, le déficit de la balance commerciale hors énergie se réduit à 4,9 milliards de dinars. Quant au déficit de la balance énergétique, il s’établit à 2,65 milliards de dinars (35,1% du total du déficit) contre 4,16 milliards durant la même période en 2019. Le grand enjeu de l’avenir se situe au niveau de l’énergie car les besoins de notre pays ne sont satisfaits que par l’importation d’importantes quantités d’hydrocarbures et de gaz.