Accueil A la une Administration tunisienne: Une masse salariale qui a dépassé les bornes !

Administration tunisienne: Une masse salariale qui a dépassé les bornes !


La masse salariale de l’administration a ainsi augmenté, en 2019, de 13,5% pour atteindre 16,767 milliards de dinars contre 14,776 milliards de dinars en 2018.


Le problème de la Tunisie se situe, entre autres, dans son administration qui connaît un sureffectif d’employés. Il fut un temps, après la révolution, de recruter massivement des jeunes au chômage depuis des années, toutes spécialités confondues et particulièrement dans la gestion administrative. De tels recrutements ont pesé lourdement sur les ressources financières de l’Etat qui souffrait déjà d’un déficit budgétaire assez important. Titularisées, ces nouvelles recrues ne peuvent plus être licenciées et doivent être supportées par les différents ministères et la Fonction publique dans lesquels elles ont été recrutées. Même les agents municipaux, notamment les éboueurs et ceux qui sont chargés de la propreté de la ville ont exigé de la municipalité d’être titularisés, exigence qui a été rapidement exaucée. D’autres agents apparentant à différents organismes et qui travaillaient en tant que vacataires ont suivi l’exemple des agents municipaux pour être intégrés en tant qu’employés titulaires.

Masse salariale en hausse

La masse salariale de l’administration a ainsi augmenté, en 2019, de 13,5% pour atteindre 16,767 milliards de dinars contre 14,776 milliards de dinars en 2018, selon les données présentées par le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT) au titre de 2019. Ce montant représente, selon le même rapport, la part la plus importante des dépenses de l’Etat liées au fonctionnement, soit 63,4%, en dépit de l’adoption d’une politique de réduction des recrutements et la non-reconduction de la mesure relative à la création du crédit d’impôt.

Certes, il y a quelque temps, le gouvernement Chahed avait concrétisé des mesures rigoureuses pour réduire un tant soit peu la masse salariale consistant, notamment, à encourager le départ volontaire et la retraite anticipée afin d’inciter les employés qui ont trente ans de service à partir à la retraite. D’autre part, il a été décidé de prolonger le départ à la retraite de deux ans et plus sur demande du bénéficiaire. L’objectif recherché à travers ces mesures était d’alléger l’effectif administratif et de réduire un tant soit peu la masse salariale.

Les dépenses de fonctionnement, relatives notamment aux rubriques des salaires et de la compensation, dominent encore la structure des dépenses de l’Etat, au détriment des dépenses d’investissement. Ainsi, les dépenses de fonctionnement ont enregistré une augmentation de 11,6% en 2019 contre 10,5% en 2018, pour se situer à 26,426 milliards de dinars.

A noter que l’Etat a suspendu les recrutements dans la Fonction publique sauf dans les secteurs stratégiques, comme ceux relevant des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de la Santé et de l’Enseignement.  La reprise des recrutements dans les autres départements n’a pas été encore officiellement annoncée, mais certains organismes et des communes publient, de temps à autre, des offres de recrutement pour combler les postes vacants. Plusieurs jeunes diplômés exigent, cependant, la reprise des recrutements dans les ministères qui constituent pour eux une occasion propice de bénéficier d’un travail décent et permanent.

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