Et si l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) prenait son courage à deux mains, réagissant comme devraient le faire des députés qui se sentent à la hauteur de la mission historique dont ils sont chargés et décidait de sortir de ses tiroirs le projet de loi de préservation des forces de sécurité intérieure contre les agressions, lequel projet de loi est transféré d’une session parlementaire à l’autre, du fait de l’obstination incompréhensible de certaines parties à bloquer son adoption, sous des prétextes comme la sauvegarde de la liberté et le respect des droits de l’Homme.
En effet, la lâche opération terroriste survenue, dimanche 6 septembre à Sousse, est venue tirer la sonnette d’alarme et imposer l’urgence de voter la loi tant attendue et maintes fois reportée aux calendes grecques à des fins de politique politicienne, la loi qui, d’une part, protège nos combattants contre les semeurs de mort, les soldats, les forces sécuritaires (police et garde nationale) et les agents de la douane placés au fronton de la guerre antiterroriste et, d’autre part, préserve les droits des familles de ceux qui payent de leur vie leur attachement à défendre les intérêts du pays.
Hier, le Chef du gouvernement n’a pas manqué de donner des instructions au ministre de l’Intérieur afin d’entourer la famille du martyr de la nation Sami Mrabet de toute la sollicitude requise et de lui fournir toute l’assistance que la situation impose, assistance qui ne devrait pas revêtir un caractère conjoncturel en se limitant à des aides matérielles de circonstance mais qui devrait plutôt être permanente dans le sens de penser à élaborer une loi qui assurerait aux familles des victimes du terrorisme, parmi les forces de sécurité, plus particulièrement à leurs enfants, un soutien financier constant consistant à ce que leurs salaires leur soient servis jusqu’à ce que ces mêmes enfants intègrent le marché de l’emploi et à ce que la promotion administrative des victimes continue comme s’ils étaient encore sous le drapeau.
L’heure n’a-t-elle pas sonné pour que nos partis politiques décident de surmonter les tiraillements et saisissent qu’il est plus urgent que jamais d’observer une trêve où les tensions et les désaccords seront mis à l’écart dans l’objectif d’agir en rangs serrés face à l’hydre terroriste qui frappe les yeux fermés et qui ne prend en considération ni appartenance partisane ni choix idéologique.