Echange de devises sur les frontières : Un commerce juteux qui risque de perdurer !

Pour arrêter ce phénomène illégal, la législation tunisienne a encouragé la création de bureaux de change indépendants pour permettre aux citoyens d’acheter et de vendre des devises en toute légalité. A la date du 10 janvier 2020, 46 bureaux de change manuel ont été agréés par la Banque centrale de Tunisie dans le cadre de la circulaire de la BCT n°2018-07.

Une quantité de devises estimée à 4 milliards de dinars (en dollars et en euros) circule hors de la Banque centrale de Tunisie (BCT). En effet, certaines personnes exercent l’activité de change d’une façon illégale en acceptant d’échanger des dinars tunisiens contre des devises, et ce, pour permettre à certaines personnes — dont des contrebandiers — d’acheter les marchandises d’autres pays voisins pour les vendre dans le territoire tunisien. D’autres sont intéressés par ces devises pour faire des voyages à l’étranger et arrondir leur quota. Car la législation tunisienne permet aux  voyageurs d’utiliser un montant défini.

Le souci de la BCT est de préserver les devises pour les utiliser d’une façon rationnelle dans les dépenses d’intérêt général, comme, par exemple, les importations des matières premières, les produits semi-finis et les équipements. Certains médicaments sont également importés de l’étranger car ils ne sont pas fabriqués par les unités pharmaceutiques locales. Il va sans dire que les personnes non résidentes et les propriétaires des entreprises totalement exportatrices ont le droit d’ouvrir un compte en devises dans l’une des banques locales.

Des guichets sur le trottoir

Les vendeurs de devises travaillent  en catimini  pour ne pas attirer l’attention des curieux et, surtout, des services de contrôle économique. Mais on a constaté aussi que certaines personnes agissent, en toute impunité et en plein jour, notamment au niveau des frontières et des stations de louage menant vers l’Algérie. En effet, des Algériens et des Tunisiens proposent aux passants des devises contre des dinars tunisiens. Ces bureaux de change mobiles se référent à la valeur de change de chaque devise affichée le jour même pour définir le montant en devises à donner au client en fonction de la valeur de la monnaie tunisienne.

Pourtant, pour arrêter ce phénomène illégal, la législation tunisienne a encouragé la création de  bureaux de change indépendants pour permettre aux citoyens d’acheter et de vendre des devises en toute légalité. A la date du 10 janvier 2020, 46 bureaux de change manuel ont été agréés par la Banque centrale  de Tunisie dans le cadre de la circulaire de la BCT n°2018-07. Mais il y a des personnes qui préfèrent travailler dans le circuit informel pour avoir de  meilleurs revenus. Les citoyens qui achètent des devises chez ces personnes sont également impliqués dans l’encouragement du marché parallèle qui fait de l’ombre au marché légal.

D’où la nécessité de prendre les mesures adéquates en vue de barrer la route à ce marché informel de devises qui risque de porter atteinte aux transactions légales. En principe, les devises doivent transiter  dans lesdits bureaux indépendants et les banques locales qui sont habilités à vendre et acheter des devises conformément à la législation en vigueur. Pour voyager, chaque personne se rend dans une agence bancaire pour acheter des devises pour les dépenser  au pays d’accueil. Toutefois, certains Tunisiens utilisent des moyens détournés pour utiliser les devises — obtenues du circuit parallèle — pour les transférer à l’étranger et acheter divers produits de consommation ou des équipements. Le temps est venu pour assainir le circuit et rappeler à l’ordre ces personnes qui font de la vente des devises un commerce juteux.

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