REPORTAGE — Transports en commun: Un protocole sanitaire difficilement respecté


Si le dispositif sécuritaire mis en place dans les différentes stations de métro et gares de train constitue une satisfaction et rassure le passager, les gestes barrières ont du mal à être appliqués par tous, constituant un sérieux bémol.


Un tour d’horizon dans les principales stations et gares de la capitale a permis de mesurer les conditions de transport des passagers et des voyageurs, au moment où la lutte contre la propagation du virus Sars-Cov 2 s’intensifie. Il ressort un bilan contrasté fait de points positifs et négatifs dans le dispositif anti-Covid-19 mis en place par les sociétés de transport, Transtu et Sncft.

De la gare de train « Barcelone » à la station « République » du côté du Passage, le dispositif sécuritaire constitue le bon point dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, voire la resquille, si ce n’est quasiment le seul. A l’entrée de ladite gare, un agent de la sécurité ferroviaire veille au grain. Il assure la fluidité à l’entrée, mais sans prendre nécessairement leur température.

Il affirme au sujet de ceux qui ne portent pas de masque que le principal est ailleurs : « Je ne suis pas en mesure d’empêcher une personne sans masque d’entrer à la gare, parce que ce n’est pas une condition exigée, mais recommandable».

Une situation surprenante en pleine période de pandémie où plusieurs villes et régions ont été décrétées points rouges, par les instances sanitaires en charge de la lutte contre la propagation du coronavirus. D’un autre côté, les citoyens tunisiens ne semblent pas résolus à porter tous, sans exception, le masque de protection.

C’est pratiquement trois ou quatre personnes sur dix qui le font consciencieusement, car pour le reste, ils n’ont cure de leur santé et celle d’autrui.

Quand on voit un sexagénaire ne portant pas un masque dans le métro, on se dit qu’il y a vraiment un problème.

On a pu observer quelques scènes de tension à la station «République» où des passagers ont tenté de prendre le métro sans acheter de ticket. Ce qui a irrité au plus haut point les équipes de sécurité et de contrôle qui ont sévèrement admonesté les fraudeurs. Il y a une approche humaine qui s’améliore malgré certaines vociférations entre les agents et les passagers. Mais une fois qu’on monte, des reproches sont à faire, notamment en termes de manque de signalisation et de sensibilisation contre le Covid-19 qu’on apercevait il y a quelques mois. Mais il y a pire encore malheureusement…

 La débandade

Non, vous ne rêvez pas ! La porte de la cabine du conducteur de métro vole au vent au rythme des coups de freins de ce dernier. A coups de va-et-vient, la porte mal cadenassée et qui craque sous le poids du temps et de la vétusté est un mauvais point à signaler. Si le conducteur est agressé par malheur, ce sont tous les passagers qui risquent de subir la foudre des agresseurs. Inconcevable, inadmissible et intolérable. Une infrastructure usée, un parc roulant qui tourne tant bien que mal, mais souvent au ralenti. Cela quand il ne s’arrête pas à quelques encablures de la station d’arrêt pour débarquer son petit monde comme du bétail. Ou quand une fois n’est pas coutume, il saute une station comme celle de l’Avenue Habib-Thameur sans motif, hormis celui de limiter les rassemblements dans les stations pour contrecarrer le Covid-19.

A la gare « Barcelone », le décor n’est pas plus reluisant que celui des stations de métro, en termes de sensibilisation, avec pour seule consigne de respecter la distanciation sociale et physique d’un mètre entre chaque individu. Un marquage jaune et noir délimite les zones d’arrêt devant les guichets, et puis c’est tout !

Dans les wagons, hormis la consigne de ne pas s’agripper aux portières, on ne voit aucune affiche de sensibilisation indiquant les consignes barrières.

Aucune signalétique de prévention contre le Covid-19 n’est visible. Le port obligatoire du masque n’est pas rappelé, alors qu’il est sciemment signalé via la présence de panneaux  dans les agences bancaires, pharmacies et autres administrations. Bien au contraire, un voyageur se permet le luxe, en toute impunité, de fumer sa cigarette au su et au vu de tous, sans sourciller.  Portant un masque sous le menton, il apprécie ce moment unique, alors qu’il devrait être sanctionné et verbalisé par les contrôleurs qui sont aux abonnés absents au niveau des quais. Il faudrait rajouter des caméras de surveillance au niveau des stations.

Des efforts restent à faire pour améliorer les conditions de transport des passagers dans les différents moyens de transport en Tunisie, notamment les bus qui sont bondés et pleins à craquer, comme toujours et en toute circonstance. La vigilance doit évoluer avec le risque épidémiologique et non l’inverse a priori. Un message encore mal compris par beaucoup de personnes, inconscientes du danger du Covid-19, ignorantes ou mal informées. Le relâchement est interdit.

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