Régularisation de la situation des ouvriers de chantiers : Un accord inclusif et équitable

L’accord fraîchement conclu prévoit le recrutement, sur cinq ans, des ouvriers de chantiers âgés de moins de 45 ans. Au-delà de 55 ans, ils poursuivront leurs activités d’ici fin février prochain, et pourront quitter moyennant une prime de départ à la fin du mois de mars 2021. Le tout avec une couverture sociale. Ceux ayant plus de 55 ans continueront à travailler jusqu’à l’âge de la retraite (60 ans). Ils bénéficieront, alors, d’une prime égale à celle attribuée aux familles démunies, soit 180 dinars par mois, avec en plus un carnet de soins gratuits.

 

Enfin, les ouvriers de chantiers ont poussé un ouf de soulagement ! Désormais, plus jamais le casse-tête du travail précaire qui a duré si longtemps. En instance, depuis 2011, leur dossier a enfin abouti, pouvant mettre un terme à un cycle infernal de sit-in et mouvements de protestation. Certes, mardi 20 octobre était pour eux un jour pas comme les autres, vu qu’un accord qualifié d’historique vient d’être signé entre le gouvernement Mechichi et l’Ugtt. En vertu de quoi, tout a été réglé, en bonne et due forme. Qu’en est-il au juste ?

La régularisation de la situation professionnelle de 31 mille ouvriers fut ainsi l’aboutissement de tractations et de négociations-marathons entre la centrale ouvrière et les gouvernements qui se sont succédé après la révolution. En fait, l’accord fraîchement conclu prévoit le recrutement, sur cinq ans, des ouvriers de chantiers âgés de moins de 45 ans. Au-delà jusqu’à 55 ans, ils poursuivront leurs activités d’ici fin février prochain, pour percevoir une somme de 20 mille dinars à la fin du mois de mars 2021. Le tout avec une couverture sociale. Ceux ayant plus de 55 ans il vont continuer à travailler jusqu’à  l’âge de la retraite (60 ans). Ils bénéficieront, alors, d’une prime égale à celle attribuée aux familles démunies, soit 180 dinars par mois, avec en plus un bulletin de soins gratuits. Ces mêmes privilèges seront aussi accordés aux ouvriers dont l’âge atteint 60 ans, si leur situation ne leur permet pas d’avoir une pension de retraite.

Satisfaction

Mardi dernier, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a souligné qu’un tel accord est le fruit d’un processus de négociations et de concertations de longue haleine. Pour lui, le gouvernement est parvenu à honorer ses engagements visant à rompre avec les formes d’emploi précaire. De même pour Mohamed Trabelsi, le ministre des Affaires sociales, le plus à avoir agi en connaissance de cause. Un jour, son apparition sur un plateau télévisé avait mis du baume au cœur : «Aucun ouvrier de chantier ne sera congédié», c’était en ces termes qu’il avait, alors, promis, en s’adressant aux protestataires. Aujourd’hui, on peut dire que l’homme a tenu parole. Au terme de la signature dudit accord, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, semble être satisfait d’avoir trouvé une solution à ce dossier délicat. «C’est un pas en avant dans la garantie de la stabilité sociale et la rupture avec les formes d’emploi précaire», s’est-il félicité.

Toutefois, l’accord en question est-il en mesure de répondre aux attentes des ouvriers de chantiers ? Contacté par téléphone, leur porte-parole, Sami Khélifi, semble satisfait de ce compromis. «Pour nous, c’est un acquis conséquent», avoue-t-il. Et maintenant que la situation professionnelle des 31 mille ouvriers — sur un total de 45 mille — est débloquée, le chaos cédera-t-il la place à la paix sociale?

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