Par Chadly Zouiten*

Certains intellectuels, comme certains dirigeants tunisiens, encore dernièrement à la télévision, ne veulent pas admettre ce nouvel ordre économique : la mondialisation, habitués à l’assistanat.

L’Etat providence : c’est bien terminé! Le mur de Berlin est bien tombé, les pays de l’Est se sont tournés vers le libéralisme et même la Chine s’est mise au diapason. Le seul qui s’entête est la Corée du Nord qui semble avancer à petits pas. Je constate avec regret et amertume sa situation économique catastrophique et son peuple dans la misère.

A ces intellectuels, je recommande du bon sens et de mettre leur énergie à mobiliser les citoyens dans le libéralisme. Faut-il leur rappeler que des grands mouvements de pensée du siècle dernier, un seul a survécu et se répand sur l’ensemble de la planète : c’est le mouvement libéral.

Né contre l’absolutisme  et le totalitarisme que nous combattons tous, il est construit contre tout monopole, qu’il soit politique, religieux, racial, ou autre. Ainsi au cours des années, l’idée libérale a vaincu avant-hier la monarchie, hier la dictature fasciste, aujourd’hui le totalitarisme communiste. Le libéralisme a réussi à imposer la liberté de pensée, la liberté de presse, la liberté d’entreprendre et toutes les libertés dont nous jouissons peu ou prou de nos jours avec fierté, considérant ces libertés comme des conquêtes sur l’obscurantisme.

Le libéralisme est donc —et jusqu’à preuve du contraire— l’humanisme qui correspond le mieux à la nature profonde de l’être humain. Si la réalité est multiple, l’homme est également multiple, si l’on parle tant des Droits de l’homme, c’est en fait  pour parler des droits humains. Certes, la femme et l’homme existent, mais à travers leur région, leur milieu, leur niveau social, leur niveau intellectuel, leurs croyances, leur sensibilité, etc.

Cela signifie que ces Tunisiens, s’ils sont égaux en droit, ne le sont pas dans la réalité et c’est la tâche du gouvernement de faire en sorte que la réalité se rapproche du droit grâce au développement équilibré entre les régions, le plein emploi, la scolarisation, la protection sociale, la couverture hospitalière, etc.

Bien entendu, aucun gouvernement  au monde n’est capable de réduire totalement l’écart de revenus entre les citoyens. Cependant, il y a une différence entre un écart de 1 à 5 et des écarts de 1 à 200 ou plus. Un effort est donc à fournir vers une juste rétribution des capacités individuelles.

La mondialisation est la suite logique du libéralisme   

Je persiste et signe : la mondialisation ne doit pas nous faire peur. Elle représente une chance pour les jeunes pays qui sauront s’en servir. La Tunisie est capable de s’accrocher à la locomotive de tête du peloton, car elle a su s’investir dans les ressources humaines. Notre voie me semble tracée : le savoir dans sa globalité, le savoir-faire, mais surtout le faire-savoir.

Accentuons la création de nouvelles universités décentralisées, orientées vers les nouvelles technologies immatérielles qui consolideront notre développement et notre croissance.

Et d’autre part, refondons les valeurs fondatrices de notre société dans le domaine :

• De l’économie : responsabilité, compétence, effort dans le cadre de la liberté.

• De la culture : épanouissement par l’appui du peuple en écartant surtout l’étatisation.

• De la recherche : en allouant davantage de moyens.

• De la participation : en mettant la femme et l’homme —sans exclusion— au centre de la construction qui rendra les intéressés eux-mêmes décideurs de leur destin.

La mondialisation ne doit pas nous faire peur. Nous sommes à même de surmonter les obstacles, parce que nous savons  nous adapter et profiter de ses bienfaits.

J’ai souligné, à plusieurs reprises, les étapes d’adaptation au nouvel environnement  mondial.

Ce gouvernement me réconforte —je le redis— et il faut l’appuyer. Il faut avoir encore du courage pour réformer.

L’économie doit avoir, en effet, la suprématie sur la politique et, désormais, il faut se battre  pour que la nation se soude autour de l’entreprise pour que celle-ci devienne le terrain privilégié d’affirmation de la nation. Cependant, l’affranchissement politique de la société civile suppose son indépendance matérielle. Cet affranchissement demande que les citoyens soient dégagés de tout lien de subordination économique à l’égard de l’Etat. La vocation de l’Etat n’est pas d’être propriétaire ni gestionnaire. Les forces productrices doivent être libérées des entraves bureaucratiques qui empêchent leur progrès et de l’étranglement tant fiscal qu’administratif qui demeure un frein majeur à la création d’emplois. Nous devons récuser l’ensemble des procédures à caractères clientélistes : manipulation de l’emploi, des salaires et des prix; instrumentalisation du crédit et de la fiscalité. Si nous revendiquons la liberté de produire et d’entreprendre, celle-ci ne signifie pas que l’Etat se détourne de ses obligations.  Elle signifie, au contraire, qu’il se préoccupe de façon plus efficace qu’il ne le fait aujourd’hui des tâches qui lui incombent et cela en se dégageant des tâches qui ne lui incombent pas. Donc, l’Etat doit se dégager de tout ce qui est productif. Dans la mondialisation, nous devons examiner, d’une part, ce qui correspond à l’évolution raisonnable des relations mondiales et, de l’autre, ce qui peut et doit être refusé ou contrôlé et là, je fais confiance à notre gouvernement.

La mondialisation, c’est un état d’esprit, une nouvelle mentalité à inculquer dès le jeune âge

Une jeunesse retrouvant le sens de la citoyenneté avec une éducation qui éduque le civisme et le «compter sur soi», c’est ce que nous ont appris nos parents  en nous envoyant faire du scoutisme par exemple.

Le premier impératif est d’adapter concrètement l’éducation nationale aux nouvelles techniques, de développer un lien beaucoup plus fort avec les entreprises et le monde économique en privilégiant  notamment la formation professionnelle  et en renforçant la formation en alternance. L’Education nationale doit revoir l’ensemble de ses programmes, car son objectif ne peut être de préparer uniquement un métier, mais bien d’adapter chaque jeune au monde qui l’entoure, en lui inculquant, sur la base des acquisitions fondamentales (savoir écrire, savoir lire, compter et s’exprimer), la culture du monde dans lequel il vivra demain.

Le deuxième impératif est la découverte du monde des entreprises par les enseignants.

Le troisième impératif : inculquer l’esprit critique face aux nouvelles technologies.

Bien sûr que l’Etat c’est tout cela, il est conscient que la mondialisation est irréversible et nous devons tous l’aider à réussir notre pari.

*Président du National Automobile Club de Tunisie
Président de la Commission voiture de la Chambre Économique Tuniso-Européenne
VP d’honneur du Tribunal Permanent International d’Arbitrage en Tunisie

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2 Commentaires

  1. ALAIN CORBIZ

    27/10/2020 à 18:45

    L’Etat providence n’est évidemment pas la solution mais le libéralisme a ces limites et génère de la pauvreté.
    En Europe et aux Etats Unis ou il  »sévit » depuis des années des gens vont au Resto du cœur ou travaillent pendant leur retraite et ne parlons pas de soins médicaux.
    L’avantage est que lorsqu’un individu travaille c’est vraiment du travail EFFECTF : Le tunisien y est il prêt ?

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  2. Ahmed

    28/10/2020 à 04:27

    La mondialisation ?? En Tunisie ?? Je sais pas qui a écrit ce torchon mais il doit se faire soigné la mondialisation est l’ennemi de l’h Et des musulmans

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