Secteur du cuir et de la chaussure : Les professionnels n’ont pas encore baissé les bras

La Fédération nationale du cuir et de la chaussure, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), a tenu récemment une séance de travail présidée par M. Akram Belhadj, président de ladite fédération.

La réunion a été consacrée aux problèmes auxquels fait face le secteur du cuir et de la chaussure et qui se sont aggravés par les répercussions de la propagation de la pandémie du coronavirus et l’impossibilité pour la plupart des entreprises de profiter des mesures exceptionnelles décidées par le gouvernement pour faire face à la pandémie.

Cette situation difficile s’est traduite par une augmentation du taux d’endettement de 80% des artisans et des petites et moyennes entreprises actives dans le secteur. Ces entreprises trouvent du mal à verser les salaires de leurs employés et à honorer leurs engagements envers leurs fournisseurs, et ce, à cause d’un manque de liquidités.

Arrêt de la production de certaines unités

Les participants à la réunion ont confirmé que la plupart des artisans et environ 30% des industriels du secteur ont pratiquement arrêté leur production et fermé leurs établissements après avoir reçu une mise en demeure par huissier notaire et par le recours à la force publique en raison de leur incapacité à honorer leurs engagements financiers. Ils ont à cet égard souligné la nécessité de tenir dès que possible une séance de travail avec la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) pour examiner tous les problèmes en suspens.

Les participants ont également indiqué qu’environ 80% des besoins du marché intérieur sont satisfaits par le recours à l’importation et que 65% de ces produits proviennent principalement de la contrebande, du commerce parallèle et de la vente de chaussures usagées et ne sont pas soumis au contrôle, ne respectent pas les normes et les spécifications de sécurité sanitaire et sont d’origine inconnue. Les participants ont souligné, par ailleurs, que les ministères concernés n’ont pas respecté leurs engagements et promesses relatifs à l’assistance à fournir au secteur. De même, ils n’ont pas essayé de freiner le phénomène de la concurrence déloyale, ce qui a contribué à la détérioration de la situation et menace non seulement la pérennité des entreprises du secteur, mais aussi la disparition du secteur dans son ensemble en l’absence d’une intervention urgente et avant qu’il ne soit trop tard. Un appel est donc lancé aux pouvoirs publics en vue de prendre les mesures nécessaires afin de rationaliser les importations et d’encourager l’achat des produits tunisiens qui n’ont rien à envier à ceux des autres pays dans la mesure où les normes sont respectées pour proposer aux consommateurs une gamme de chaussures de qualité.  Il est nécessaire également de fournir l’assistance matérielle et technique nécessaire à ces entreprises pour qu’elles puissent assurer leur rebond et reprendre un rythme de production normal. Les professionnels sont, en tout cas, soucieux de préserver les postes d’emploi et de poursuivre leur activité en attendant l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays.

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