Une expérience, des questions

Ce qu’on pressentait bien avant l’adoption et la promulgation du Code des collectivités locales sur la base duquel se sont déroulées les élections municipales du 6 mai 2018 n’a pas tardé à survenir et à devenir une partie intégrante quotidienne de notre paysage politique national.

On redoutait, en effet, que les conseils municipaux qui allaient émaner de ces élections soient composés de plusieurs partis politiques, de personnalités indépendantes ou de représentants d’alliances convenues, le plus souvent pour pouvoir participer au scrutin.

Et les observateurs ainsi que les analystes politiques n’ont pas hésité à prévenir que l’action de ces nouveaux conseils municipaux allait être marquée par le sceau de la division, des tiraillements qui règnent sur la scène politique nationale et aussi par les calculs partisans et les ambitions personnelles.

Pour être plus clair, la composition plurielle des conseils municipaux avec la représentation de partis le plus souvent aux intérêts contradictoires était pressentie comme une source de division, de désaccord, voire de rupture de dialogue au sein d’un même conseil  municipal, au point que ses activités et  les services et prestations à offrir aux citoyens allaient s’en ressentir sérieusement ou même se trouver totalement bloqués.

Malheureusement, moins d’une année après les municipales et le grand espoir et les attentes nés de l’entrée en vigueur du Code des collectivités locales et de voir le pouvoir local donner, enfin, la possibilité aux régions de se prendre en charge, on s’est trouvé en face d’une cascade de démissions des conseillers municipaux à travers l’ensemble du pays, au point de voir près de 40 municipalités (en attendant la suite) assister à la dissolution de leurs conseils et obligées d’organiser de nouvelles élections.

S’agit-il d’un échec annoncé de l’expérience des conseils municipaux à représentation multipartite comme le prédisaient plusieurs parties qui ont accepté, à contrecœur, l’expérience du pouvoir local ?

S’achemine-t-on, au rythme actuel des démissions et des dissolutions qui en découlent, à vivre de nouvelles élections municipales générales qui chevaucheront avec les législatives et la présidentielle prévues fin 2019 et rendront la mission de l’Isie encore plus ardue et plus délicate ?

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