Qui se rappelle encore Akil, ce chien tombé sous les balles des terroristes lors de l’attentat du Bardo en mars 2015 ? Pourtant, son héroïsme à l’époque lui a valu respect et applaudissements quand il fut sorti mort sur une civière. Bien sûr, ce héros est tombé dans l’oubli, car il n’est qu’une bête qu’on s’empressera de remplacer. Pourtant, étant fidèle, un chien n’oublierait jamais son maître. Gardien du riche, ami du pauvre, le chien est la seule créature qui incarne la fidélité jusqu’à la mort. Mais si on rappelle la bravoure d’Akil et ses services rendus à la Nation, ce n’est pas uniquement pour revendiquer qu’un hommage soit rendu à ce chien célèbre mais aussi pour condamner une campagne d’abattage barbare des chiens errants menée par plusieurs municipalités. Car, au lieu d’être abattus, ces chiens pourraient être domestiqués, dressés pour mieux servir d’autres causes. En effet, on a célébré hier la Journée mondiale des personnes handicapées qui aspire à mieux favoriser l’intégration et l’accès à la vie économique, sociale et politique de ces personnes.      

Sous d’autres cieux, le chien est utilisé dans le cadre d’une thérapie assistée afin de réduire le stress et d’améliorer l’état de santé des personnes handicapées. Appelés chiens d’assistance, ils transforment littéralement la vie de leur maître, de sa famille et de son entourage. Non seulement ils apportent une aide technique par les nombreux services qu’ils procurent aux non-voyants, aux personnes à mobilité réduite mais aussi aux autistes et même aux personnes âgées. Une fois dressés, les chiens procurent aussi un soutien moral et affectif à leurs maîtres, et constituent un véritable lien social avec l’environnement.

Les études ont démontré les vertus psychologiques qu’apportent les chiens aux personnes handicapées et comment exploiter les prédispositions de l’animal à rendre service, afin qu’il puisse partiellement compenser les déficiences physiques de son maître. Des centres d’éducation labellisés pour parfaire l’enseignement existent dans plusieurs pays et c’est un créneau porteur pour l’emploi des chômeurs titulaires de diplômes. De grâce, en hommage à Akil et par compassion avec les personnes handicapées, arrêtons un massacre qui n’a aucun sens et employons-nous à convertir les chiens errants en animaux d’assistance et de compagnie.

Laisser un commentaire