Accueil A la une L’invitée du lundi | Mme Bochra Hajij, présidente de la confédération africaine de volleyball : «Une nouvelle ère commence… un chantier de réformes s’ouvre»

L’invitée du lundi | Mme Bochra Hajij, présidente de la confédération africaine de volleyball : «Une nouvelle ère commence… un chantier de réformes s’ouvre»

Le 25 octobre dernier, ce fut un jour exceptionnel et historique pour le volley-ball en Afrique. La Marocaine Bochra Hajij, cette dame de fer, s’installe sur le fauteuil de la Confédération africaine de volley-ball avec un succès électif mérité et sans précédent.
Passionnée, cultivée, d’un niveau intellectuel très élevé, pleine d’intérêt pour la vie et ses développements, elle se familiarise facilement avec n’importe quel nouveau poste de responsabilité. Celui ou celle qui l’approche sera frappé, dès l’abord, par son sens de l’humour pétillant et son goût irrépressible pour les contacts humains. Son arrivée aux commandes est porteuse de beaucoup d’espoir, dans le sens de promouvoir et d’élargir le volley-ball de salle, et de donner une nouvelle dimension au volley-ball de plage, tout en procédant à toutes les réformes nécessaires touchant à tous les aspects structurels, techniques, administratifs et financiers. Aller au plus haut du volley-ball pour que l’Afrique puisse rivaliser avec les continents les plus avancés, c’est l’un des défis que Bochra Hajij aspire à relever. Interview.

Vous êtes élue presque à l’unanimité. Comment jugez-vous votre succès historique?

C’est une victoire majoritaire et méritée. Les électeurs ont vu que l’heure du changement a sonné. Ils ont choisi le candidat qu’il fallait. La personne connue par sa passion et son amour pour le volley-ball.

Comment s’est déroulée la passation de pouvoir ?

Pas du tout comme je l’ai souhaité. C’est dans la souffrance et la douleur. Cela est dû au manque du savoir-passer le relais et du fair-play. De toute manière, nous savons où nous allons. (Notons à ce propos que la nouvelle présidente s’est trouvée dans l’obligation de prendre une mesure ferme portant à écarter certains principaux dirigeants de la Cavb de toute activité et responsabilité en Afrique jusqu’à la fin réglementaire de la passation).

En passant à l’action, allez-vous commencer par la restructuration de la Cavb ?

Evidemment, dans la mesure où notre instance continentale pourrait carburer comme il se doit. Cela dépendra de la capacité à l’organisation de tous les départements d’une façon moderne et professionnelle.

On remarque qu’il n’y a pas de place dans la composition du bureau exécutif pour les deux grandes nations de volley-ball en Afrique, la Tunisie et l’Egypte. Qu’est-ce que vous en dites ?

On doit accepter les résultats des votes et respecter les choix des électeurs. Cela n’empêche pas de dire que la Tunisie possède toujours une place privilégiée dans le corps de la Cavb. Elle sera représentée dans la majorité des commissions spécialisées. La Tunisie est le leader du volley en Afrique. Le Kenya en volley-ball féminin, le Maroc en beach-volley. L’Egypte a géré l’instance pendant plus de vingt ans et il faut changer maintenant.

A quand la composition de nouvelles commissions spécialisées ?

Ce sera dans la réunion du conseil d’administration. Cela ne va pas tarder.

Le siège de la Cavb sera-t-il transféré de l’Egypte au Maroc?

Oui, bien sûr, et c’est déjà en cours, et ce, en vertu du règlement. Nous formons un groupe de dix-neuf personnes solidaires et unies, capable de gérer à merveille les structures et les rouages de l’instance africaine.

Comment jugez-vous l’état actuel du volley-ball africain, et disposez-vous d’une stratégie menant à une présence de notre continent dans les grandes échéances mondiales?

On est à la traîne du reste des autres continents. Il y aura beaucoup de travail à faire pour porter notre volley-ball au plus haut niveau. Avouez que certains pays ne disposent pas jusqu’à maintenant de  salles de compétition. Il faut donc agir auprès des autorités et des responsables et les inciter à s’investir plus intensément dans l’expansion du volley-ball.

Dorénavant, les pays subsahariens et ceux du Sud du continent seront impliqués dans le calendrier des compétitions africaines et de l’organisation. Les tournois les plus intéressants et de haut niveau se dérouleront dans les pays les plus en vue en expérience et en organisation.

La nouvelle année approche à grands pas. Nous attendons le calendrier des compétitions Cavb pour toutes les catégories.

Pour l’instant, nous continuons à arranger les choses au sein de notre instance africaine pour repartir du bon pied. Nous attendons une visibilité claire pour procéder à l’établissement du calendrier. La pandémie pèse lourd sur nos programmes. Tout compte fait, ça ne va pas dépasser le mois de janvier 2021.

Pour les CAN  des jeunes fort probablement qu’elles auront lieu au cours du mois de février 2021.

Vous semblez confiante pour réussir votre tâche et relever les immenses défis?

Plutôt bien décidée d’injecter un sang neuf dans la Cavb, de faire progresser notre sport, d’implanter le volley-ball professionnel dans certains pays.

Il faudra aller de l’avant dans la conquête d’une plus large reconnaissance médiatique, dans  la conquête de nouveaux sponsors, dans l’avènement de dirigeants de plus en plus soucieux de la notoriété du volley-ball. Un nouveau mandat commence avec des réformes où nous devons tous unir nos efforts pour permettre au volley-ball d’atteindre les sommets.

Peut-on avoir des nouvelles relatives à vos récentes réunions avec la Fédération internationale et l’Union arabe?

Pour la Fivb, c’est une affaire de coordination et de suivi pour clôturer les CAN  des jeunes avant la fin du mois d’avril. D’autant qu’elles sont qualificatives pour les mondiaux 2021.

Pour l’Uavb, on a discuté des compétitions féminines et de la formation des cadres.

La nouvelle de votre succès aux élections a été largement applaudie par les femmes d’Afrique…

Cette réussite peut sembler étrange et difficile à concevoir chez certains pays du continent ou ailleurs, mais naturelle pour la Tunisie, connue pour son respect pour la femme. Grâce à ses droits acquis depuis l’Indépendance, la Tunisienne se trouve dans les premiers rangs dans certaines institutions mondiales.

Ce n’est, de toute manière, que le résultat d’efforts incessants et importants consentis par celles qui visent haut.

Interview réalisée par Taoufik HAJLAOUI

 

 


Bochra Hajij Digest

– Vingt ans durant, elle a savouré les sacres et les honneurs en tant que joueuse avec le club de sa ville natale, Codem de Méknès, et ceux de Rabat Crédit Agricole, Fath, des Forces Armées Royales et en tant qu’internationale.
– Sa dernière apparition remonte à l’année 2002 à l’occasion des Jeux Francophones au Canada.
– A touché à tout au sein de certains clubs marocains : entraîneur, conseillère technique, déléguée, responsable et présidente
– Puis elle a embrassé la carrière de dirigeante nationale et internationale :

• Membre, vice-présidente et présidente de la Fédération royale marocaine de volley-ball.
• Vice-présidente de l’Union arabe de volley-ball et membre de la commission chargée du volley-ball féminin.
• Vice-présidente puis présidente de la Confédération africaine de volley-ball.
• Vice-présidente de la Fédération internationale de volley-ball.

Membre de la Commission culture et patrimoine au Comité international olympique, dans laquelle figure Mehrez Boussayène l’actuel président du Cnot.
Diplômée en hautes études en sport, management, ressources humaines, formation de cadres.
– Engagée dans de multiples missions et activités au sein de grandes instances financières et administratives, notamment la Banque centrale du Maroc.

Flash sur la Confédération africaine de volley-ball

• Date de la création : le 22-7-1965

• Les présidents :

1 – Zine Al Abidine Douagi pendant une seule année.
2 –  Chedly Zouiten du 8-9-1966 jusqu’au 11-9-1989.
3 – Nacef Salim (Egyptien) de l’année 1989 jusqu’à la fin de l’année 1994.
4 – Lori Guigui (Ivoirien) du 12-4-1995 jusqu’au 5 mai 2001.
5 – Amrou Alouani (Egyptien) du 6 mai 2001 jusqu’au 25 octobre 2020. Il cède ainsi la place à la Marocaine Bochra Hajij.

• Les 54 pays que compte le continent africain sont répartis en sept zones.

• Les compétitions de la Cavb :

– CAN seniors garçons tous les deux ans, lancée en 1967 en Tunisie.
– CAN seniors féminines tous les deux ans, lancée en 1976 en Egypte.
– Les Jeux africains tous les quatre ans. Ils ont débuté à Brazaville en 1965.
– Les CAN des jeunes, toutes catégories confondues, tous les deux ans.
– Les tournois de qualification pour les Jeux olympiques et les championnats du monde.
– Le Championnat d’Afrique des clubs se tient annuellement. Il a été créé en 1982 pour les Hommes et en 1989 pour les Dames.
– CAN, masculin et féminin, de beach-Volley tous les deux ans.

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