L’Art Rue fait le point avec un parterre d’invités sur l’importance cruciale de l’art, afin d’éradiquer la violence dans les cercles scolaires, et de préserver enfants et jeunes adolescents en devenir de ce fléau de plus en plus grandissant.
Les arts font barrière à la violence appliquée sur l’enfant. L’Art Rue, via diverses initiatives et projets, continue de souligner l’importance de ces disciplines artistiques dans l’éducation des générations et tente de les insérer via son projet dans les programmes scolaires. Il est important de rappeler tout d’abord que depuis trois ans, l’Art Rue œuvre déjà dans deux écoles primaires publiques de la Médina de Tunis avec des psychologues, des artistes, des enseignants, des parents, le corps administratif, les enfants et des associations partenaires pour mieux cerner ces mécanismes de la violence à l’égard de l’enfant. Le projet «Change ta classe» fait partie des nombreuses démarches effectuées dans ce contexte.
La psychologue clinicienne Souha Yaacoubi, qui a élaboré toute une synthèse sur le sujet, a répondu présent dans la matinée du 29 janvier 2021 afin de la présenter. Son interprétation des deux études quantitatives et la restitution des focus group et du rapport de synthèse a été présentée en détail à un large public. Ce travail est le fruit de 8 ans de travail et de réflexion dans le cadre d’ateliers, échanges, activités, initiations entre jeunes et enfants-participants par des professeurs, chercheurs et professionnels qui se sont engagés au sein du pôle Art et Education de l’association sur les années passées.
Lors de ce séminaire, un état des lieux de la situation globale de la violence à l’égard des enfants en Tunisie a été détaillé par Mihyar Hamadi, délégué général à la Protection de l’enfance et chargé de mission au cabinet du ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors. Emna Kalai, psychologue clinicienne principale s’est focalisée sur la méthodologie du travail choisi et des grilles d’observations lors du projet «Déconstruire la violence par l’Art». Zeïneb Abbes, médecin-professeure agrégée en pédopsychiatrie, s’est arrêtée sur les recommandations à faire et les potentiels à souligner. Moez Cherif, médecin et président de l’Association de défense des droits de l’enfant, a présenté les stratégies de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des enfants. Ahlem Belhaj, médecin-professeure en pédopsychiatrie, s’est focalisée sur INSPIRE : les Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, avant de clôturer le séminaire d’une durée de 2 heures et de coordonner un échange avec le public présent.
La violence, sur un plan plus large, est accentuée récemment par la crise sanitaire du coronavirus : elle ronge pratiquement tous les milieux sociaux et rend vulnérables femmes, enfants, populations fragiles, minorités et jeunes pour la plupart livrés à eux-mêmes, et en proie à des difficultés économiques. Dans un contexte sans Corona, trois ans plus tôt, l’Art Rue est remontée jusqu’aux sources, tentant de déraciner ce mal dans les écoles, en accompagnant les enfants en bas âge à travers les bienfaits et l’importance de l’art et de la culture dans la psychologie de l’enfant, déterminants pour sa santé mentale.