A peine l’initiative de Rached Ghannouchi, président du Parlement, a-t-elle été dévoilée au grand public que les tentatives de la torpiller se sont multipliées. Comme toujours, les spadassins de l’espoir et de la stabilité du pays se sont mis à l’œuvre pour qu’on soit de nouveau étreints par la peur, les mêmes factions politiques se déchirant à l’orée d’une nouvelle crise.    

En effet, au lieu de déployer les efforts de part et d’autre pour apaiser les tensions entre des protagonistes qui croisent le fer au détriment d’un pays saigné à blanc, c’est vers un nouveau théâtre d’ombres, inextricable écheveau d’ego hantés par la haine, la rancune et des alliances souvent contre nature et ponctuées de trahisons que certaines voix éraillées veulent nous ramener.   

Déjà, le fait que Rached Ghannouchi ait fait machine arrière après être monté sur ses grands chevaux, une  petite lucarne s’ouvre. Pour sa part, le Président de la République n’a jamais été contre le dialogue. Néanmoins, il a listé une série de conditions à satisfaire, il y a de cela plusieurs semaines. C’est bien de se mettre autour d’une table mais on voit mal comment une issue favorable pourrait être trouvée au bras de fer engagé sans un compromis où personne ne sera humilié. Bien que les trois têtes de l’Etat se soient détestées dans un passé récent, l’impasse n’est pas totale. Car il y a tellement de feux à éteindre et de nœuds à dénouer, la rue bouillonne déjà et si le peuple perd patience, c’est un saut vers l’inconnu qu’on risque de faire. Mais pour parvenir à une solution à même d’aboutir à une réconciliation qui permettrait de faire front commun contre les menaces qui pèsent sur notre pays, il est important d’écarter les ténors de la division avant de s’asseoir autour d’une table. C’est qu’il ne s’agit pas d’une simple paix des braves mais aussi d’une feuille de route pour extirper le mal qui ronge la Tunisie. Reste à miser sur la sagesse aussi des Tunisiens qui n’ont à l’évidence aucune envie de renouer avec les démons du passé et d’être, de nouveau, manipulés au nom de viles ambitions.

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