Soldes d’hiver | Les commerçants de prêt-à-porter ne font plus recette : Un échec annoncé

Les difficultés des vendeurs de prêt-à-porter se poursuivent même au cours des soldes, pourtant généralement propices aux recettes et l’occasion de faire quelques bénéfices. L’impact négatif de la pandémie du coronavirus, les ventes en ligne et les dépenses supplémentaires ont noirci le tableau.

Plus que quelques jours avant la fin des soldes d’hiver débutés le 29 janvier dernier, même si une prolongation de deux semaines est supposée. Les derniers échos émanant des professionnels du secteur ne sont pas de bon augure avec le constat d’un bilan négatif, voire «catastrophique», de l’aveu de Mohsen Ben Sassi, président de la Chambre nationale des commerçants de prêt-à-porter relevant de l’Utica. La saison des soldes d’hiver n’a pas atteint les objectifs attendus à cause des méventes. Petit tour d’horizon pour constater le branle-bas du marché du textile et du prêt-à porter en Tunisie. Lundi dernier, on ne se bousculait pas au portillon dans un centre commercial du centre-ville.

Une gérante d’un point de vente d’habits d’origine espagnole pour hommes et femmes fait la grise mine. Mlle Hend raconte son cauchemar : «L’impact négatif du confinement et du couvre-feu dus à la lutte contre la propagation du Covid-19 sont la goutte de trop pour le secteur. Notre boutique ferme à 18h30.

Les journées sont plus courtes. Les clients n’ont pas le temps après une journée de travail de venir faire leurs emplettes au centre commercial, notamment au vu de la qualité médiocre du transport en commun». En effet, avec moins de temps d’ouverture des boutiques, les ventes sont forcément en diminution. Il faut dire que les prix ne sont pas attractifs avec l’effritement du pouvoir d’achat. Alors, certaines pratiques commerciales plus astucieuses sortent du chapeau pour voir le jour.

Astuces et ruses commerciales

La vendeuse Hend fait remarquer que les concurrents ont des astuces pour vendre qu’ils ne peuvent consentir à faire de leur côté : «Ils font des réductions sur les prix de base pour attirer la clientèle. Malgré tout, les clients ne se ruent pas à l’achat puisque la qualité n’est pas au rendez-vous». Le client est très regardant sur la qualité des vêtements, à la recherche du 100% coton ou 100% laine par exemple. Plus encore, pour contrecarrer la baisse des revenus tirés de leur vente, beaucoup de commerçants intègrent des produits de sous-marques et moins chers. Et ça marche un peu plus, parce que le prix est de moitié pour une qualité légèrement inférieure. Le client pourra dénicher une paire de bottines pour 150 dinars au lieu d’une autre plus coûteuse à 300 D, malgré les soldes de 50% sur les deux articles… Des prix à donner le tournis ! Toutefois, ces pratiques aussi ingénieuses soient-elles comportent des limites et ne peuvent contourner efficacement et durablement la crise qui sévit. Les chausseurs d’origine turque ne proposent pas des prix attractifs, c’est le moins qu’on puisse dire. Le consommateur boude. Acheter des mocassins pour 200 D non soldés, à l’heure actuelle, relève de la pure folie lorsqu’on sait qu’ils étaient à 140 D il y a deux ans, pour une meilleure qualité, de surcroît. D’autres boutiques consentent à faire des soldes plus attractifs jusqu’à -60% pour écouler leur stock, notamment dans la ligne de vêtements pour enfants. Sur ce plan, les ventes sont meilleures avec des robes de fabrication française à 40 D ou des pulls 100% coton pour le même prix. Depuis cinq ans, le secteur connaît une panne sur le plan des réformes et de l’assainissement des activités aux dires des responsables qui tirent la sonnette d’alarme sans trouver d’écho favorable des autorités et des pouvoirs publics. Pendant ce temps, la concurrence déloyale et les pratiques frauduleuses ne connaissent pas de répit. Alors, il faut trouver des alternatives constamment. Pour le commerçant si important et célèbre soit-il, l’orientation vers le marché en ligne est une opportunité pour accroître les ventes avec la mention «shop on line 24h/24» sur les emballages de vente d’un parfumeur. Ils sont prêts à vendre et livrer le client qui ne daigne plus se déplacer. Ce n’est plus le client qui se rend à la boutique, c’est l’inverse de nos jours avec la profusion des offres de vente par le biais de la digitalisation des services et la technologie de l’internet. Mais le consommateur doit faire le premier pas et il ne se presse plus…

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