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Halte aux fausses querelles

Au moment où le pays s’enfonce, de jour en jour, dans une crise économique sans précédent, de l’aveu même du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, qui appelle à un climat politique facilitant la relance  économique qu’on nous promet depuis 2011 et dont la concrétisation tarde encore en dépit des gouvernements qui se sont succédé pour la gestion des affaires de la Tunisie, on découvre quasi  quotidiennement, à la lumière des affaires éclatant au sein du Palais du Bardo et aussi  au sein du paysage politique et civil national, que notre élite politique et aussi associative a d’autres priorités et planche sur d’autres préoccupations qui n’ont aucune relation avec les tâches que ces politiciens et acteurs sociaux sont censés accomplir ou avec les promesses qu’ils ont  faites à leurs électeurs et  sur la  base desquelles ils ont accédé à leurs fonctions actuelles.

Ainsi, les Tunisiens se réveillent-ils, chaque jour, pour se  trouver   confrontés, malgré eux, à  une  fausse affaire qui les oblige à s’écarter du suivi des problèmes réels concernant leur vie quotidienne, dépensant ainsi leur énergie sur des faits divers de basse facture auxquels leurs élus ont décidé malheureusement d’accorder leur attention et de se mobiliser corps et âme aux dépens des dossiers de développement qui attendent — vainement —  une solution urgente ou au moins un début de traitement. Et notre élite post-révolution au pouvoir, dans l’opposition parlementaire et salonnarde et aussi associative de se perdre dans les polémiques stériles, les échanges d’accusations gratuites et les débats de sourds qui ne font qu’approfondir davantage la rupture politiciens-citoyens et conforter encore plus les sceptiques dans leur conviction que le pays s’enlise sur la voie du chaos et de l’inconnu.

S’agit-il de chercher les coupables pour leur faire supporter la responsabilité de la crise et s’en laver la conscience?

Il n’est point rentable de désigner un bouc émissaire et de dégager la responsabilité des uns et des autres. Il est plutôt urgent de penser, ensemble, dans un débat ouvert à toutes les parties concernées, à une solution de nature à remettre les pendules à l’heure et à faire prendre conscience à ces mêmes acteurs que la recherche des boucs émissaires et la chasse aux sorcières ne peuvent mener qu’aux dérives dont personne ne peut connaître les désastres.

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