Un CA, poussif, s’en sort bien : Remplir les blancs

Face au  CAB, le CA est passé sans briller. Prise à la gorge en fin de match, l’équipe a été déstabilisée sans pour autant être malmenée.

La contreperformance du Club Africain face à l’ES Métlaoui a vraisemblablement réveillé le vestiaire clubiste. En effet, quelques jours plus tard, le CA va se ressaisir contre le CAB, même si volet rendement, c’est encore poussif. C’est toutefois une bonne opération qui installe le club sur de bons rails et l’éloigne momentanément de son concurrent direct pour le maintien. Forcément, au vu de la physionomie du match, il n’est  cependant pas encore question de retour en forme, mais juste d’un retour en grâce. Jusque-là, l’on attend encore la montée en puissance du groupe à Montassar Louhichi, dans la mesure où même la victoire intervenue il y’ a quelque temps face à l’USBG n’a pas manqué de soulever de nombreuses questions en rapport avec l’endurance de groupe, la faculté de l’équipe à optimiser ses temps forts et à se sublimer dans le dernier quart d’heure. Bousculé en fin de partie, que ce soit face à l’USBG ou contre le CAB, le CA peut remercier la providence.

Récemment, la maladresse d’Al Khali Bangoura aidant, le onze clubiste peut s’estimer heureux d’avoir tenu un résultat. L’on ne va pas faire la fine bouche, cependant. Le bloc collectif clubiste a assez bien carburé la plupart du temps, même si globalement l’équipe tarde au final à prendre son envol. Sur ce, un autre son de cloche nous laisse penser que le match face au CAB  peut présager d’un retour aux affaires. De point de vue individuel maintenant, avec Wissem Ben Yahia au four et au moulin, un Khelifa virevoltant et un Chamakhi remuant, le tout s’appuyant à des défenseurs mieux impliqués et plus appliqués,  le CA s’est trouvé une ossature qui tient la route.  Même si l’on ne perçoit pas encore la philosophie du coach. Tantôt, il s’en remet aux cadres d’entrée. De temps à autre, ce sont les jeunes (Taoues, Garrab, Laâbidi, Kassab) qui portent l’équipe.  Bref, on attend de Louhichi  une position claire qui puisse nous en apprendre davantage sur ses intentions (onze encore remanié). Cependant, au CA, actuellement, même si le jeu ne repose pas sur un déclencheur unique, surtout devant, les propositions sont diverses et la distribution des phases offensives semble imprévisible. Il faut comprendre par là qu’en football, l’effet de surprise permet souvent de vite prendre le dessus.

Les jeunes rongent leur frein

Face au CAB, donc, le CA est passé sans briller. Prise à la gorge en fin de match, l’équipe a été déstabilisée sans pour autant être malmenée. Ce qu’il y a, néanmoins, de positif à retenir est en rapport avec la sérénité de l’équipe. Une équipe qui ne s’est pas laissé engloutir par ses vieux démons. Ce ne fut pas fameux, mais suffisant pour tenir un résultat, même si le CA s’est fait peur par moments.  Marquer, gérer, plier sans rompre vers la fin. L’essentiel a été fait avec ces trois points qui tombent dans l’escarcelle.  Ne pas trop accabler ce groupe cependant. Une escouade auquel manque un ou deux joueurs capables de déclencher la foudre. Or, Zouheir Dhaouadi n’a plus ses jambes de 15 ans, même s’il s’avère fort utile sur le couloir gauche quand il est sollicité. Ce CA-là est donc à mille lieues de son assurance d’antan, mais il fait front, tout en se montrant lucide et réaliste quand la situation l’exige, et ce, même si l’équipe peine à forcer le coffre-fort adverse quand elle évolue dans son jardin. Volet production d’ensemble, ça progresse avec un cuir qui circule, de part en part du pré, une pression sur l’adversaire qui l’accule à la faute (le but de Bassirou) et quelques percées qui offrent des solutions permanentes sur les couloirs. Il manque encore certains ingrédients, tels que les dédoublements (de Ghazi Abderrazak) et les débordements fulgurants, dont Saber Khelifa était friand par le passé. Mais tout cela finira par se mettre en place à force de persévérance et d’insistance. Samedi dernier, nous eûmes donc droit à un CA poussif qui s’en sort bien.  Pas encore métamorphosé, le onze clubiste s’est imposé suite à une erreur fatale de Chiheb Ben Fredj qui renvoie plein axe vers Bassirou Compaoré. A Montassar Louhichi de tirer les enseignements qui s’imposent et de ne pas oublier que d’autres jeunes peuvent aussi apporter  ce supplément d’âme dont le CA a vivement besoin. Où sont passés les Louay Aloui, Taboubi, Gasmi, Bouaziz et autre Zghada ? Depuis l’arrivée de Louhichi aux commandes, ces jouvenceaux rongent leur frein en attendant un retour en grâce.

Laisser un commentaire