« Mobile Film Festival Africa » à l’Institut Français de Tunisie : Le mobile comme alternative pour le cinéma africain

Le Mobile Film Festival a 16 ans et en 2021, les organisateurs de ce festival cinématographique se sont posés à Tunis les 24 et 25 mars 2021 à l’Institut français de Tunisie en présentant une édition panafricaine. Trois lauréats tunisiens ont remporté trois principaux prix. 


 

 

Comme son nom l’indique, le Mobile Film Festival, c’est 1 mobile, 1 minute, 1 film. Un format à la portée dans l’air du temps qui a incité divers cinéastes et réalisateurs africains à y participer. Cette année, 51 films issus de 23 pays africains ont fait partie de la sélection officielle de l’édition.

Trois lauréats tunisiens ont remporté des principaux prix : « Le cimetière des inconnus » de Walid Fellah est le grand lauréat du « Prix du film documentaire » et a bénéficié d’un soutien financier de 2.000 euros par Yebol. Chamseddine Marzoug, personnage principal de ce documentaire frappant, a été présent à l’IFT pour la cérémonie de clôture. Il est ancien pêcheur et s’est fixé comme mission d’enterrer dignement les migrants morts retrouvés au large d’une partie des côtes tunisiennes, au sud du pays. Ces mêmes migrants qui ont tenté de rejoindre illégalement l’Europe, en vain. « The Water of Life » de Souhaib Dakhlaoui a remporté le 2e prix de la mise en scène.

En 3e position, « Asunder » de Houssem Ben Hamza a reçu une distinction « prix du scénario » pour son film. Un prix pour l’interprétation masculine a été attribué à Abdellah Bousnik dans le film marocain « Une patrie perdue » de Othmane Ait Barbana. Le grand prix Africa a été attribué à « Je suis liberté »  de Marcel M Diouf du Sénégal. Le prix du film francophone soutenu par TV5 Monde est remporté par « C’est tout ce que j’ai » de Loridon Kabasele de la République Démocratique du Congo, quant au Kényan de Neha Manoj Shah, « Face Mask on Sale » (Masque de visage en solde), il a raflé 3 prix, celui de la musique originale, de la réalisatrice africaine et le prix de l’interprétation féminine remporté par Anita Kavochy. Ce palmarès est le résultat d’un appel à films lancé en 2020 et qui a rassemblé 497 films de 38 pays.

Le festival s’est déroulé sur deux jours en ligne avec une diffusion live sur les réseaux sociaux des conversations et des débats qui ont eu lieu. Le jury de cette édition africaine compte 5 membres de jury dont la réalisatrice et scénariste tunisienne Asmahane Lahmar, Blick Bassy, musicien camerounais, Obi Emelonye, réalisateur nigérian, Joel Karekezi, réalisateur rwandais, et Hilda Dokubo, actrice nigériane. Ces professionnels ont désigné les lauréats de cette première édition spéciale « Continent africain ».

Bruno Smadja, créateur du Mobile Film festival Panafricain, a déclaré à la presse : «Le festival se poursuit à l’international. Pour cette année, il a été consacré au continent africain parce que ce format est fait pour. Ce dialogue entre deux rives est évident : l’usage aisé du mobile, le faible financement des films africains sur le terrain pour les réalisateurs font de cet évènement une opportunité. La philosophie est de rappeler que l’utilisation du mobile démocratise parce qu’il balaye toutes les contraintes économiques, même si l’aspect compétitif est forcément accentué. En 5 ans, on a distribué plus de 280.000 euros de bourses sur l’Afrique, accompagnant ainsi les réalisateurs jusqu’à la concrétisation finale des films ».

Chiraz Laatiri et Bruno Smadja

Le Mobile Film Festival Africa est un événement issu de la « Saison Africa2020 »,  qui a pour mission de mettre en valeur l’innovation africaine dans les arts, les sciences, les technologies, l’entrepreneuriat et l’économie, auprès du public français. Initialement prévue de juin à décembre 2020, la « Saison Africa2020 » a été reportée en raison de la pandémie Covid-19 qui a frappé le monde entier.

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