Tarak Cherif, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect)

« Le traitement du dossier de la privatisation des entreprises publiques, qui traversent une très mauvaise passe, doit se faire au cas par cas. Pour Tunisair, c’est une question délicate, et si l’on n’a pas la bonne gouvernance, on risque de perdre beaucoup d’argent », a-t-il déclaré. Il faut aussi s’inspirer des expériences internationales en la matière. Plusieurs pays, comme les Etats-Unis, se sont désengagés de l’activité aéronautique. Ce sont, en effet, des activités capitalistiques qui requièrent une gouvernance forte. Il s’agit, surtout, d’un problème de gestion. Je rappelle que l’Etat a déjà vendu quatre cimenteries et que ces dernières se portent très bien aujourd’hui. Elles embauchent, elles investissent et elles exportent.  Il faut être pragmatique. Les situations de monopole doivent cesser, car elles ne sont profitables à personne. Pour les banques, on n’est pas obligé d’en avoir trois qui sont étatiques. On peut en fusionner… Une réflexion doit être menée dans ce sens. Dans certains secteurs, la présence de l’Etat n’a pas lieu d’être ».

Noomen Fehri, ancien ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique

« Si je dois dresser un bilan ou un état des lieux de l’écosystème des startup  en Tunisie, je dirais que notre pays a beaucoup avancé sur certains aspects. J’évoque, dans ce sens, l’élaboration du « Startup Act » et l’évolution de l’écosystème qui, à mon avis, jouit d’une renommée internationale avec des startup  solides et très présentes, notamment sur le continent africain. C’est sur le volet financement qu’il faut travailler davantage et puiser dans le potentiel de la recherche scientifique. Il nous manque des startup issues de la recherche scientifique, surtout que nous avons un grand potentiel, notamment dans les domaines de la deep tech, de la biotechnologie et de l’industrie des matières.  Nous avons aujourd’hui trois économies : l’économie administrée et très régulée « souffrante », une économie parallèle et celle des startup, qui elle, est sur la bonne voie. J’ai lancé un programme ambitieux pour accompagner six startup vers l’industrialisation de leurs produits et le déploiement à l’international.

Développé en collaboration avec l’association des technopoles, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et financé, en partie, par l’Union européenne à travers « Innovi », ce programme est une tentative sérieuse et structurée de sortie des startup  depuis nos laboratoires. Sur les candidats qui auront participé, 12 seront retenus pour bénéficier d’un accompagnement sur huit mois au sein d’un incubateur. Les six, qui auront créé leurs entreprises, seront ensuite appuyés sur la partie propriété intellectuelle et le passage du stade de prototype à l’industrialisation ».

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