La refonte de Tunisair devrait alléger la charge financière de la compagnie, plusieurs bureaux à l’étranger ont été fermés en 2020 et d’autres suivront en 2021.
La situation financière de Tunisair se caractérise par un déséquilibre qui a trop duré, dû à plusieurs facteurs endogènes et exogènes. La crise de la Covid a donné le coup de grâce à cette société qui a fait, des années durant, la fierté de la Tunisie indépendante. Cependant, au fil des ans, les difficultés se sont accumulées et on est parvenu à mettre au point et à exécuter un plan social qui a vu le départ de plusieurs compétences. Cela n’a pas permis pour autant de mettre un terme à une situation de crise qui ne cesse de s’amplifier. Le gouvernement veut, coûte que coûte, préserver cet acquis national et n’a pas l’intention, malgré les tentations et les offres alléchantes, de le céder. Il représente un symbole de la Tunisie.
D’ailleurs, le ministère du Transport et de la Logistique devait verser, hier, mardi 20 avril, 31 millions de dinars à Tunisair Technics pour la remise en état des avions cloués au sol. C’est une occasion pour redonner plus de force à la compagnie et lui permettre de réaliser son programme de vol vers les différentes destinations mondiales. Elle pourra ainsi améliorer ses revenus et s’imposer dans un secteur qui connaît une vive concurrence et où la place n’est disponible que pour le meilleur.
Réparation de la flotte
L’argent injecté par le ministère du Transport et de la Logistique servira à acheter les pièces de rechange nécessaires pour réparer la flotte. Ainsi, le nombre des avions opérationnels sera plus important, ce qui augmentera la capacité d’accueil des passagers. Cette annonce a été faite en marge de la visite, effectuée hier, par le nouveau PDG de Tunisair, Khaled Chelly, aux hangars de la compagnie.
Mais beaucoup de travail reste à faire pour redorer le blason de la compagnie et relooker sa flotte. D’autant plus que plusieurs passagers ont pris l’habitude d’emprunter les avions de Tunisair dans leurs déplacements vers les différentes destinations du monde.
C’est un nouveau défi que la compagnie Tunisair est appelée à relever au cours des mois à venir et elle a tous les atouts qui lui permettent de séduire un grand nombre de passagers, toutes nationalités confondues, d’autant plus que la haute saison touristique est à nos portes.
Pari pour la qualité
Moëz Chakchouk est revenu sur la restructuration du transporteur national Tunisair et le dossier de l’Open Sky, dont le lancement devrait se faire bientôt. L’ouverture du ciel va offrir à la Tunisie de nouvelles opportunités et dynamiser le trafic aérien. Cependant, notre compagnie devrait être bien préparée pour pouvoir affronter la concurrence avec succès.
Le ministre estime, en outre, que la refonte devrait toucher à tous les niveaux, notant que pour alléger la charge financière de Tunisair, plusieurs bureaux de la compagnie à l’étranger ont été fermés en 2020 et d’autres suivront en 2021. L’essentiel est d’opter pour les destinations rentables pour générer plus de revenus.
«L’orientation actuelle tend à réduire les représentations de la compagnie à l’étranger pour ne laisser que l’essentiel et ne garder que les vols rentables pour le transporteur», a-t-il précisé. Évoquant les retards accusés dans l’ouverture de certaines lignes aériennes, notamment celles à destination de Khartoum au Soudan, Douala au Cameroun et d’autres vers la Libye, il a affirmé que les vols vers les pays africains étaient rentables pour Tunisair en ces temps de pandémie de par leur grand taux de remplissage.
Pour ce qui est des orientations commerciales, Moëz Chakchouk a souligné que l’objectif actuel serait d’arrêter les vols charter sur Tunisair et d’aller dans le premium avec une nouvelle flotte. Selon le ministre du Transport, sur les cinq A320 commandés auprès d’Airbus avant l’éclatement de la pandémie Covid-19, deux devraient être livrés en octobre. «Tunisair doit aller vers plus de qualité avec une meilleure flotte et un meilleur service de catering. L’image du pays et de celle de la compagnie nationale en dépendent», a-t-il avancé.
Tunisair a, en tout cas, de fortes chances de relever le pari grâce à la compétence de son effectif et une flotte renouvelée qui va offrir de nouveaux sièges aux passagers. L’heure est à la compétitivité et au rendement qui sont les garants de la réussite pour les années à venir.