
A l’ère des Ntic, disposer d’un outil numérique qui veille à préserver le pouvoir d‘achat du consommateur est indispensable. A consommer sans modération !
A la fin du mois de février 2021, l’annonce du lancement imminent d’une nouvelle application mobile dédiée aux consommateurs a suscité l’intérêt de l’opinion publique. Le nouveau « bébé » est né avec une version 1.0 sortie le 19 avril dernier sur le playstore, la plateforme de téléchargements des applications Android. Plus précisément le 12 avril 2021, selon Mourad Ben Hassine, directeur-général de l’Institut national de la consommation, initiatrice de ce projet prometteur à plus d’un titre. Il est toutefois la propriété du ministère du Commerce et développé par une start-up tunisienne ce qui en fait un pur produit national. Encourageant. Mais l’exploitant Netconsulting Europe qui dispose d’une convention avec le ministère du Commerce n’est-il pas européen ?!
Toutefois, les vérificateurs et comparateurs de prix ne sont pas légion sur le portail web tunisien ce qui en fait un évènement inédit avec « codeonline » qui tombe à point nommé en pleine période ramadanesque ! Pour savoir ce qu’elle a dans le ventre, l’INC communique davantage de détails par la voix de Ben Hassine. Quelle sera la prochaine version et qu’apportera-t-elle de nouveau ? Combien de marchés ont-ils enregistré leurs prix dans l’application ? Ce projet s’inscrit-il dans la durée ?
Un démarrage timide que désavoue Ben Hassine : « C’est une application pour informer durablement le consommateur. Un comparatif de prix est intégré. Il est possible de faire des réclamations si des irrégularités relatives à l’affichage des prix sont constatées. En l’occurrence, « codeonline » a enregistré au premier jour de son lancement 1 350 téléchargements mais seulement 250 à 300 consultations quotidiennes.
A ce niveau on escompte susciter davantage d’intérêt des consommateurs pour les téléchargements mais également pour les consultations qui doivent se mesurer en milliers de visiteurs ».
Faciliter la vie des consommateurs
L’objectif est d’informer le consommateur en temps réel des prix mais également de lui faciliter la vie. Nécessairement. Sinon à quoi bon ? La deuxième version qui sera une version améliorée ne saurait trop tarder et devrait donner plus de consistance à la plateforme digitale du comparatif des prix avec une liste de produits détaillée qui devrait s’allonger sachant que les cinq familles sont les légumes, fruits, viandes, volailles et poissons.
La troisième version, quant à elle, est prévue pour la période estivale avec la prise en compte des produits de grande consommation comme les boissons avec l’eau minérale ou les produits alimentaires industrialisés. Pour l’heure en naviguant sur l’interface digitale qui nécessite d’activer sa position géographique, le client désireux de se rendre dans un marché municipal aura le choix parmi cinq marchés environnants. Ainsi s’il se situe à l’Ariana à l’instant T, il trouve le marché municipal près du «souk libya » et celui d’Ennasr et trois autres limitrophes. De ce fait, les municipalités doivent contribuer « pour renforcer le contrôle et la validation des prix », poursuit notre interlocuteur, en communiquant en permanence les prix des marchés. Un travail de pair et coordonné pour le bien de tous les consommateurs. Le rôle de l’INC est de contrôler la vérité des prix par un processus de validation pour « institutionnaliser ce produit et le commercialiser à l’échelle internationale et plus précisément africaine ».
Ben Hassine assure que ce « petit bijou » est conforme aux standards internationaux et aux normes de classification par famille de produits. « S’agissant des fruits et légumes, l’information que fournit l’application concerne uniquement les prix tandis que d’autres indications utiles au consommateur seront intégrées pour les autres produits qui vont être couverts par codeonline ». En plus de la tarification, les valeurs nutritionnelles seront consultables pour mieux connaître les aliments que l’on met dans son assiette. Il sera possible également de signaler sur cette plateforme les dépassements des importateurs ou des industriels pour « plus de transparence et de légitimité».
Pour l’heure, une fiche produit informe sur le prix moyen, le prix minimal et le prix maximal. En cas d’irrégularité, l’utilité de l’application entre en jeu. Le consommateur passe de spectateur à acteur en cochant l’une des quatre cases prédéfinies : « tarif au-dessus du prix max, tarif non affiché, prendre une photo de l’anomalie et/ou mélange de catégories ».
Le descriptif sur le web store détaille : « En Tunisie, cette application offre à douze millions de consommateurs le moyen de suivre les prix des produits frais 24h/24, 7j/7 et de participer directement à la lutte contre la hausse anarchique des prix de détail dans les marchés. Il y a une visibilité quotidienne des prix des produits frais dans les cinq marchés les plus proches de votre position GPS en temps réel : légumes, fruits, viandes, volailles et poissons. Le calcul du panier personnalisé par le consommateur sera rendu possible » pour qu’il budgétise et contrôle l’éventail de ses achats au marché. Une comparaison automatique inter marchés est disponible via l’adresse web http://codeonline.tn/ pour pallier l’absence de smartphone ou d’une tablette électronique pour le consommateur lambda. Une innovation technologique au service des consommateurs qui s’inscrit dans la durée puisqu’il sera toujours actif durant l’après-Ramadan.