Aujourd’hui, Nacer Khémir à la Cinémathèque Tunisienne : De l’oralité à l’image

Le dernier jour de projection sera consacré au film «Loving Wallada» en présence du réalisateur et de l’actrice principale.

La Cinémathèque tunisienne rend hommage, du 4 au 6 juin, à l’œuvre du réalisateur, plasticien et écrivain tunisien Nacer Khemir à travers une série de projections et une exposition.

Le cycle de projections débats, qui se feront en présence du réalisateur, démarre aujourd’hui avec le film «Paul Klee en Tunisie» dans lequel le réalisateur, très influencé par l’œuvre du peintre, revient sur le voyage de quatorze jours qu’il a entrepris en avril 1914 en Tunisie.

Nacer Khemir scrute la dimension du voyage de Klee et la met en relation avec son propre travail et sa pensée et, enfin, focalise sur la relation entre Orient et Occident.

Le samedi 5 juin verra l’inauguration de l’exposition à la galerie Hammadi Essid – Cité de la culture, suivie de la projection du film «Whispering Sands».

L’exposition se présente en trois volets. Le premier volet est une expérience unique qui avait abouti à un livre, L’ogresse. C’est un voyage expérimental de «l’oralité à l’image». Les dessins sont présentés sous forme monumentale, allant jusqu’à quatre mètres sur trois ou plus. Le deuxième volet est l’illustration par Nacer Khemir du poème de Rainer Maria Rilke, «Le Chant de l’Amour et de la Mort». Le troisième volet est constitué d’une série d’affiches et d’affichettes témoins de l’itinéraire multiple de l’artiste

«Whispering Sands» raconte le périple d’une Canadienne d’origine arabe dans un désert pour une raison qu’elle garde secrète. Quand elle traverse les lieux en ruines de son enfance, le guide local épaissit l’énigme, en narrant des contes populaires, dont le sens nous touche de près mais dont nous avons du mal à identifier la nature. Entre passé et futur ébranlés, ce film est le témoin du sentiment de perte et de la douleur qui l’accompagne.

Le dernier jour de projection sera consacré au film «Loving Wallada» en présence du réalisateur et de l’actrice principale.

Wallada, princesse, fille unique d’un des derniers califes omeyyades, Al-Moustakfi, assassiné en 1025, s’affirme tout le long du XIe siècle comme poétesse et femme libre. Elle fut la première au monde à tenir un salon littéraire en s’entourant de l’élite artistique et savante de la Cordoue du XIe siècle.

«Loving Wallada» est le portrait de ce siècle, tout en contraste, qui a vu éclore le génie d’Ibn Hazm, l’essor de la poésie et du chant andalous et l’influence de l’école de Ziryab sur la musique, la mode, le parfum et la formation d’une élite raffinée et qui a fini par toucher toute l’Andalousie. C’est aussi le récit des amours malheureuses de Wallada et d’Ibn Zaydoun, l’évocation de la guerre et de la chute du califat omeyyade d’Andalousie.

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