3e Haut conseil de coopération tuniso-français De nouveaux horizons s’ouvrent

A l’issue des travaux du 3e Haut Conseil de coopération (HCC) tuniso-français, créé en vertu d’une convention–cadre signée le 7 avril 2015 à Paris, les deux Chefs de gouvernement tunisien et français ont donné, hier après-midi à La Kasbah, un point de presse conjoint, au cours duquel les deux parties ont renouvelé leur attachement à renforcer les liens étroits du partenariat bilatéral établi entre les deux pays amis.

Dans son allocution, devant nombre des médias nationaux et étrangers, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, accompagné de son staff ministériel, a relevé que ce Conseil est un rendez-vous renouvelé qui vient à point nommé pour faire état de l’avancement de l’exécution des projets et programmes mixtes, ainsi que les plans d’action communs entrepris dans plusieurs domaines prioritaires. Il est question de dénicher les opportunités possibles dans les secteurs économique, financier, d’enseignement supérieur, de recherche, du numérique, d’éducation et de formation. Ce qui permet d’ouvrir, devant les relations bilatérales historiques, de nouveaux horizons  plus larges, à même de relever ensemble les défis posés notamment ceux liés à l’étape post-Covid.

Soutien aux réformes engagées par la Tunisie

Dans ce cadre, Mechichi n’a pas manqué de saluer l’appui de la France au plan des grandes réformes que notre pays s’applique à lancer prochainement et son soutien aux côtés de la Tunisie dans ses négociations-marathon avec le FMI et les instances européennes. « L’objectif étant de mobiliser les fonds nécessaires à la mise en œuvre de ces réformes, surtout en cette période cruciale des programmes multi-années et l’identification des priorités du partenariat Tunisie-Union européen 2021-2027 », précise-t-il. Volet culturel, comme vecteur de rapprochement entre les deux peuples amis, l’accent a été aussi mis sur les préparatifs en cours du Sommet de la Francophonie, attendu en novembre à Djerba, ainsi que les manifestations y afférentes, dont notamment le 1er colloque francophone de la sécurité, prévu d’ici au 29 de ce mois. Evoquant le phénomène du terrorisme et la lutte contre le crime organisé, les deux responsables étaient sur la même longueur d’onde, tout en intensifiant la coordination en matière de sécurité, de formation, d’échange d‘expertise et de justice. L’étroite coopération dans la gestion des flux migratoires a également été au centre d’intérêt, conformément à l’accord-cadre signé en 2008 sur la migration et le développement solidaire entre les deux pays. « Cela étant, suivant une approche exhaustive et complémentaire qui prenne en considération les clauses dudit accord, à même de renforcer les mécanismes du développement tuniso-français », préconise-t-il. Par ailleurs, les travaux du HCC, poursuit Mechichi, ont débouché sur une Déclaration politique conjointe et quatre feuilles de route reflétant une volonté commune de hisser les relations des deux pays à un partenariat stratégique privilégié. A cela s’ajoute la signature de sept conventions en matière de lutte contre les catastrophes naturelles, le renforcement des compétences industrielles et environnementales de la Steg, ainsi que la coopération dans les secteurs du  numérique, commercial et agricole.

Des aides médicales à trois hôpitaux régionaux

De son côté, le Premier ministre français, Jean Castex, qui était, lui aussi, accompagné d’environ six ministres, a tant fait valoir la portée du HCC dans sa 3e édition. « C’est un évènement important qui incarne la longue amitié entre les deux pays et la force des liens qui les unissent. De par la qualité et la profondeur de nos échanges, la France et la Tunisie sont plus qu’ami deux pays frères », se félicite-t-il. Et d’enchaîner que face aux défis posés par la pandémie, elles ont manifesté, l’une pour l’autre, une attention et une solidarité remarquablement constatées. « A ce titre, je tiens à remercier l’équipe médicale tunisienne venue en France pendant la première vague  de l’épidémie soutenir nos hôpitaux», ainsi loue l’hôte de la Tunisie, tout en soulignant le soutien réciproque de la France lorsque le virus a frappé la Tunisie. « En 2020, plusieurs tonnes  de matériel médical et d’importantes aides financières ont été envoyées en Tunisie. « L’aide de la France se poursuit et se poursuivra », a-t-il affirmé. « Nous nous apprêtons ainsi à livrer, en fin de journée, trois unités de production d’oxygène médical au profit des hôpitaux de Sfax, Sidi Bouzid et Tataouine ». C’était là, rappelle-t-il, un engagement qui fut pris par le Président Kaïs Saïed, en mai dernier, et concrétisé aujourd’hui. Ces unités, a-t-il encore ajouté, sont accompagnées d’équipements d’une valeur d’environ 10 millions de dinars.

De nouvelles doses du vaccin bientôt arrivées en Tunisie

Pour faciliter la vaccination, la France continue, à ses dires, à soutenir la Tunisie dans le cadre du mécanisme Covax: « Nous sommes pleinement engagés pour que les doses affectées à la Tunisie soient livrées dans les meilleurs délais ». Et de réaffirmer que les outputs qui ont découlé du 3e HCC, soit la déclaration politique et les feuilles de route précitées, visent à renforcer les relations de partenariat d’égal à égal existant entre les deux pays, ce qui permettrait d’apporter des réponses concrètes en termes de développement économique, de relance des investissements et des emplois d’avenir.  Et pour cause, M. Castex a réitéré le soutien de son pays aux réformes économiques engagées par la Tunisie, tout en confirmant le déploiement d’une expertise technique en vue de la création d’une agence de gestion de la dette. « La France soutient également de nombreux projets tunisiens de développement territorial pour lesquels trois accords de financement ont été signés pour améliorer le quotidien des Tunisiens », indique-t-il. L’accent a été aussi mis sur la formation de la jeunesse Tunisienne, soit la concrétisation du projet hautement symbolique de l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée. « Ce qui va faire de la Tunisie un pôle d’excellence international en matière d’enseignement supérieur », estime-t-il. S’y ajoutent neuf accords signés en matière d’éducation et de formation.

Une série d’accords signés

Autre défi sécuritaire relevé par le HCC et non pas des moindres, la lutte anti- terrorisme. Phénomène évoqué lors des travaux du HCC au cours desquels la nécessaire coopération dans le domaine migratoire a été soulevée.

Dernier volet, la tenue du Sommet de la Francophonie, prévu en novembre prochain, constitue un rendez-vous international majeur. Pour conclure, le Premier ministre français affirme le soutien de la France à cet évènement, souhaitant qu’il soit un succès, mais aussi un pont jeté entre les deux rives de la Méditerranée.

Auparavant, les deux chefs du gouvernement ont présidé à la cérémonie de signature d’un large éventail d’accords bilatéraux dans plusieurs domaines, dans la perspective de hisser la coopération entre les deux pays à des paliers supérieurs.

Photo Abdelfettah BELAIÎD

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