La prolifération des insectes, la pollution et le phénomène des chiens errants, source de nuisances. Le constat est jugé alarmant.

L’Instance nationale de propreté et de protection de l’environnement (Inppe) s’est réunie en urgence, hier matin, au siège de la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales (Cpscl) à la Cité El Khadhra à Tunis, pour faire le point de la situation générale de la santé et de l’hygiène du milieu, en mettant à l’épreuve les orientations du plan d’action élaboré suite à la réunion du 13 avril dernier. Les mesures de renfort à prendre, en appui à la campagne de lutte anti-insectes ont été aussi à l’ordre du jour. Pour un été sans moustiques !   

« La situation n’est pas confortable », a, d’emblée, avoué  le ministre des Affaires locales et de l’Environnement par intérim, Kamel Doukh, appelant toutes les structures et parties prenantes dans le domaine de l’environnement à jouer leur rôle. « Qu’on soit tous opérationnels et rationnels dans nos interventions sur le tas», exhorte-t-il. Le curage et l’entretien des oueds qui versent dans la sebkha Séjoumi et celle de l’Ariana sont en priorité. D’autres interventions similaires dans le Grand Tunis et le reste des régions du pays seront effectuées par la Direction des eaux urbaines au ministère de l’Equipement. Elle procédera à un  inventaire complet de toutes ses actions. L’Onas, lui, devrait intervenir notamment dans la sebkha de Moknine qui demeure une véritable source de nuisance. « Un rapport d’activités hebdomadaire doit nous être remis périodiquement pour savoir décider l’étape suivante », ordonne-t-il, espérant que la situation va s’améliorer.

Rage : des cas de décès enregistrés

Mme Samira Laâbidi, directrice générale de la propreté et de la protection de l’environnement au ministère de tutelle, est revenue sur les réalisations faites au cours de ce premier semestre 2021, jugeant qu’elles sont en deçà des attentes. Soit ces interventions n’ont pas abouti aux objectifs fixés, d’autant qu’elles ont augmenté l’intensité des nuisances causées par la multiplication des insectes, la pollution et le phénomène des chiens errants. L’on peut dire, à l’en croire, que l’état général de la santé atteint aujourd’hui un stade plutôt négatif. « Avec l’apparition des cas de rage humains — un indice extrêmement dangereux — le constat est devenu alarmant », décrit-elle, indiquant que le fait d’enregistrer certains décès de la rage (cinq cas signalés) en 2021 est un signe déplorable. Ce qui exige plus d’interventions visant essentiellement l’éradication des déchets ménagers et l’abattage des chiens errants dans pas mal de quartiers. Au niveau de la campagne anti-insectes, les interventions seront focalisées sur l’aspect organique, soit l’intensification des travaux de curage et de nettoyage des caves, lacs et des oueds, ainsi que l’entretien des infrastructures hydrauliques et canalisations d’eau. Cela n’exclut pas le traitement chimique par l’utilisation d’un hydroglisseur, un appareil équipé de pulvérisateur de pesticides sous-marin, avec des fonds estimés à 300 mille dinars. Municipalités et citoyens devraient être de la partie pour mener ladite campagne à bon port.

La sensibilisation, maître mot

Membre de l’Inppe, Samir Ouerghemi, directeur de l’hygiène du milieu et de protection de l’environnement au ministère de la Santé, a fait état de deux indicateurs de dégradation environnementaux, à savoir la prolifération des insectes et l’émergence de la rage due au phénomène des chiens errants. « Cela est un vrai problème qui requiert une intervention urgente », prévient-il, plaidant pour des campagnes de sensibilisation intensifiées à l’intention des citoyens et des municipalités qui devraient s’impliquer dans la chasse aux chiens errants. Et d’ajouter que ces chiens présentent, en ces temps de pandémie, un facteur de nuisance et d’inquiétude. Car, a-t-conclu, la santé humaine prime sur toute autre considération.

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