Le bureau exécutif élargi de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche a tenu sa réunion périodique les samedi et dimanche, 19 et 20 juin, à Hammamet, pour examiner quelques points stratégiques liés à l’intérêt général et la situation agricole. Il a été aussi question des conceptions et des suggestions pratiques concernant les axes figurant sur la convention conclue entre l’Utap et la présidence du gouvernement.
Dans ce cadre, le bureau exécutif élargi a exprimé sa préoccupation profonde au sujet de la situation politique, économique, sociale et sanitaire dans le pays, qui a connu une dégradation importante. Un appel est lancé pour s’engager à servir le peuple et à se consacrer à fournir les conditions du développement et le bien-être à toutes les catégories sociales et à toutes les régions. Il met en garde les parties prenantes de toute action visant à perturber l’activité des institutions de l’Etat et de freiner les efforts visant le développement, ce qui intensifierait la tension sociale et la colère populaire. Les acteurs politiques et les organisations nationales sont appelés à participer au dialogue national, qui devrait être transparent et responsable, en vue de se mettre d’accord sur une vision économique nationale permettant de contribuer à sortir le pays de sa crise actuelle. Le bureau exécutif exprime aussi sa réactivité positive et son ouverture à toutes les initiatives visant des solutions tangibles. Les parties politiques sont également appelées à réduire la tension et le bureau exécutif affirme que l’organisation agricole est soucieuse d’enraciner le climat de paix et de stabilité dans le pays et met ses moyens à disposition en vue d’atteindre cet objectif.
Des pactes de partenariat
Par ailleurs, le bureau exécutif recommande d’accorder plus d’importance à l’aspect économique qui doit bénéficier de la priorité absolue dans cette conjoncture difficile, en évitant tout tiraillement politique. Les dossiers agricoles présentés ne concernent pas uniquement les agriculteurs et les pêcheurs, mais touchent le fond de l’économie nationale et contribuent à améliorer les situations sociales.
Le gouvernement est appelé, dans ce contexte, à exécuter ses engagements, en adoptant les prix variables et en parachevant les pactes de partenariat dans les secteurs des céréales, des volailles et de la pêche. Il s’agit aussi d’activer le projet pilote de vulgarisation. Le travail des commissions de réflexion conjointes devrait, de son côté, démarrer dans les meilleurs délais.
Sur un autre plan, le bureau exécutif attire l’attention des parties prenantes sur les impacts négatifs de tout retard de la préparation de la nouvelle campagne agricole.
D’où la nécessité de fournir tous les intrants et, notamment, les engrais, de façon précoce et en quantités suffisantes.
Le bureau exécutif exprime, par ailleurs, son désarroi, au sujet de la non-concrétisation des dispositions convenues relatives aux produits fourragers, dans le cadre de la commission conjointe 5+5, relative à la poursuite de l’importation de l’orge et sa compensation, ainsi que l’augmentation des quantités réservées aux régions.
Le bureau exécutif est préoccupé par les problèmes de la filière laitière qui vit une situation catastrophique, et prévient qu’elle est sur le point de fléchir à cause de l’accumulation des stocks.
Pour un stock régulateur
Un appel est lancé aux autorités compétentes pour intervenir en urgence, en vue d’absorber les quantités de lait et de prendre les dispositions nécessaires pour atténuer les pertes des éleveurs afin de sauver la filière et assurer sa pérennité. Il est nécessaire également d’optimiser la préparation de la campagne de l’huile d’olive, tout en fournissant l’appui à l’Office national de l’huile, question de préserver les intérêts des producteurs.
Le bureau exécutif s’étonne de la lenteur des autorités de tutelle pour annoncer la constitution d’un stock régulateur de pommes de terre ainsi que du prix d’acceptation conformément à ce qui a été convenu dans le cadre de la commission 5+5. Ce qui explique l’importance des stocks pour la régulation du marché et la protection des droits des agriculteurs.
D’un autre côté, il est urgent d’accélérer la révision des décrets du Fonds des catastrophes naturelles avant le début de la campagne. Les autorités de tutelle sont responsables de la tension et de la colère dans les ports de pêche à cause de la dégradation des services portuaires et l’augmentation des droits.