Il y a parfois (souvent même) des situations qui font vraiment mal au cœur et qui se répètent tous les jours, au vu et au su de tout le monde et qui n’ont l’air d’émouvoir personne. Le matin en allant de la gare de Tunis-Ville vers l’avenue Bourguiba, vous allez voir une pauvre dame, à demi-nue, sur le trottoir. Si elle n’est pas devant les anciens locaux de la société Mine-Usine, elle est devant la Poste. Vous ne pouvez pas la rater. Un peu plus loin, à la rue F.Hached, il y a un jeune couché sur un grabat et, en guise de couverture, un drap qu’il a dû récupérer des rebuts de la Grande Guerre.
Au retour, en pleine sieste, c’est un autre spectacle qui vous attend avec un pauvre vieux handicapé (avec une jambe amputée) qui dort devant la gare, torse nu et sa chaise roulante à proximité. Tout cela sous un soleil de plomb. A croire que le pays est à l’abandon et qu’il n’y a personne pour porter assistance à ces pauvres gens.
T.B.