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Une cabale contre les hauts commis de l’Etat

EN plaçant en détention provisoire des hauts commis de l’Etat sous prétexte de leur probable implication dans des affaires de corruption et de mauvaise gestion, le parquet a donné un coup de frein brusque à l’administration tunisienne. Car en les relaxant après quatre jours d’emprisonnement, il avoue que leur arrestation n’était pas nécessaire et qu’elle n’avait aucun caractère urgent sinon l’intention vicieuse de diaboliser ces fonctionnaires. Des voix érayées se sont fait entendre sur les réseaux sociaux incitant la justice à mettre dans son collimateur plusieurs PDG et directeurs généraux des établissements publics présumés « complices » et « corrompus » car ils ont tout simplement servi sous le gouvernement Mechichi.      

Ces campagnes douteuses et malintentionnées n’ont pourtant d’autre objectif que miner l’action de Saïed appelant à une lutte sans merci contre la corruption et tous ceux qui ont saigné à blanc le Trésor public. Après avoir cherché à discréditer la nouvelle étape démocratique que vit le pays, ces spadassins ont changé leur fusil d’épaule pour se muer en fervents défenseurs des deniers de l’Etat. Pourtant, cette cabale qui a pris l’allure d’une chasse aux sorcières n’est qu’une manœuvre de bas étage qui vise à bloquer les rouages de l’Etat et à ruiner l’administration par la peur. Cette peur qui bloquerait tout avec l’espoir ténu de voir les fonctionnaires refuser d’assurer la continuité de l’Etat avec le mécontentement des citoyens qui en découlerait et où le Chef de l’Etat, qui a pris la commande de l’exécutif, serait pointé du doigt. Pourtant, le tort de ces hauts commis de l’Etat est d’avoir essayé de maintenir à flot des entreprises publiques qui peinent à sortir la tête de l’eau.

Ces responsables qui ont accepté la mission qu’on leur a confiée dans un contexte délétère ont pris des initiatives et ont fourni des efforts pour rétablir la paix sociale et maintenir en activité des entreprises qui coulent ont été récompensés non seulement par l’ingratitude mais aussi par l’humiliation. Les déboires qu’ils ont vécus sont de mauvais messages à l’ensemble des fonctionnaires qui hésitent aujourd’hui avant de signer n’importe quel papier, faisant fi de l’intérêt de l’entreprise, car leur honneur a été bafoué. Est-ce que travailler pour l’Etat est devenu une gageure à hauts risques ? Il semble que oui du moment que certaines parties œuvrent inlassablement à faire vaciller cette épine dorsale de l’Etat au nom de la lutte contre la corruption.

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