Cette affaire frôle le ridicule. Pourtant, c’est assez simple, d’autant que le TAS a déjà demandé de réintégrer le CSChebba. Comment, quand ? Cela reste dans les calendes grecques avec ce flou interminable.
Il a suffi d’un simple communiqué du TAS refusant l’arrêt de la sanction infligée par la FTF au CSC le 30 décembre (qui n’a rien à voir avec les décisions du 17 octobre cassées par le TAS), pour qu’une partie se soulève et crie victoire, à savoir la FTF. On peut lire ça dans la manière de communiquer cette information de la part du service média de la FTF pour comprendre combien cette affaire devient ridicule.
Le TAS a ordonné de ne pas arrêter l’exécution du gel des activités du CSC où le fond a une relation avec les déclarations et le comportement des dirigeants de Chebba. Et cela se comprend, puisqu’il y a une assemblée générale le 11 septembre qui va décider du retour du club parmi l’élite et donc la levée du gel. Donc, ce n’est pas une victoire criante pour le bureau fédéral et ça, le responsable média de la FTF doit bien le comprendre. Les radios, les sites et les pages «alliés» à la FTF ont repris la décision du TAS comme étant un exploit. Non, le verdict majeur du TAS a été déjà prononcé et d’une manière irrévocable : l’annulation des décisions du 17 octobre 2020 et qui ont contraint le CSChebba à chômer pendant une saison.
La question qui se pose maintenant : pourquoi la FTF ne dit pas comment le CSC (et quand surtout) va être réintégré. C’est, qu’à ce sujet, le TAS n’a pas été si clair et concis. A l’image de plein de ses sentences hyper-techniques et évasives. D’un côté, le CSC est réhabilité dans ses droits et revient en Ligue 1 (les décisions du 17 octobre n’ont plus aucun sens !), mais en même temps, le gel des activités relatif aux sanctions du 30 décembre 2020 tient encore en attendant l’assemblée du 11 septembre 2021. D’ici au 11 septembre, la situation reste floue : une ligue 1 à 15 clubs en instance. Et si, par miracle, les clubs réunis le 11 septembre vont refuser la levée du gel des activités ? Un scénario éthiquement inconcevable, mais probable quand même. Que fera-t-on de toute cette affaire avec une contradiction entre ce que dit le TAS (premier responsable de tout cet imbroglio juridique où chacun interprète les sentences selon sa position) et ce que les clubs vont voter.
Ce sera un cas atypique : un club remis dans ses droits de la part du TAS, mais qui traîne une sanction approuvée par les clubs. Un flou artistique à deux mois d’un championnat où on n’a pas de vue claire sur la prochaine saison. Non seulement le CSChebba, mais aussi le ST et la JSK qui ne savent pas encore s’ils sont ou non relégués. Tout ça à cause de l’entêtement et de la dictature des textes qui ont étouffé le football. Non seulement les textes de la FTF, mais aussi du TAS qui a pris une année pour prononcer des verdicts «flasques» et pas clairs. Résultat, au lieu de clore cette tumultueuse affaire qui a pris une dimension politique et régionale (on n’oubliera pas les incidents d’ordre public) et qui traîne encore.
Une affaire personnelle
Au bureau fédéral, on prend tout le temps qu’il faut (trop même) au niveau du coup d’envoi du championnat et parallèlement le bureau fédéral n’est pas pressé pour en finir avec cette affaire de Chebba.
Au-delà des textes et des décisions du TAS, ce bras de fer n’était qu’une triste affaire personnelle entre Wadï El Jary et Taoufik Mekacher. Entre deux personnes obstinées qui ont perdu beaucoup de temps et d’énergie dans ce long et ridicule bras de fer qui n’a servi personne. Le CSChebba a perdu une saison, le président de la FTF s’est fait beaucoup d’ennemis et l’image de notre football et de notre championnat est ternie davantage. Et jusqu’à cette heure, on reste brouillé et déboussolé parce qu’on n’a aucune visibilité sur ce championnat 21-22 à cause de ce dossier complexe. Malheureusement, on n’a aucun pouvoir pour changer ce laxisme.