S i on constate que le décrochage scolaire, qui est le carrefour de tous les maux de notre société, relève en partie du refus des élèves de fréquenter les écoles à cause de leurs espaces rebutants où l’enfant se sent «enfermé» et puni, il faudrait penser à comment rendre les écoliers épanouis, avides de profi ter au mieux de l’école et de ses apprentissages. Car c’est justement une première expérience scolaire réussie qui rendra l’élève heureux d’aller à l’école où il se sent en confi ance et éprouve du plaisir à faire les activités qu’on lui propose.
Or, on le savait depuis longtemps, l’Etat est incapable de prendre en charge à lui seul le fi nancement des travaux de construction, de rénovation des écoles publiques, vu les moyens limités dont il dispose.
D’ailleurs, les élections législatives et présidentielle ont été des événements majeurs qui ont focalisé le halo des projecteurs sur nos écoles et lycées où s’est déroulé le vote. Les caméras du monde entier ont retransmis en direct le déroulement du scrutin à l’intérieur des temples du savoir tunisien. Par ricochet, les téléspectateurs ont eu droit à des images et des scènes peu valorisantes de l’infrastructure éducative en Tunisie. En effet, ces images ont montré l’état de désolation dans lequel se trouvent ces institutions éducatives. Pour leur part, les parents d’élèves qui ont dû passer de longues heures dans des fi les d’attente interminables ont eu le temps de découvrir le calvaire que subissent leurs enfants dans ces écoles.
Ces espaces délabrés, parfois sans clôture, dépourvus de toilettes décentes, sans salles de révision, sans espaces verts, sans lieux de détente, de relaxation, sans bibliothèques, sans salles de sport, sont des lieux d’études désagréables. Car il n’y a pas que le succès de nos enfants et la qualité de l’enseignement qui nous intéressent, mais les conditions et l’environnement scolaire dans lesquels ils évoluent nous interpellent aussi. A l’ère de la révolution numérique et de la robotique qui bousculent les modèles éducatifs, il est primordial de dessiner les contours de l’école du futur pour qu’elle prépare au mieux les élèves aux défi s de demain. En effet, le socle des pédagogies innovantes initie désormais à l’écocitoyenneté, au savoir-être, à la non-violence et permet de détecter les talents scientifi ques et culturels afi n de développer davantage leur curiosité et de préparer les aptitudes des prochains athlètes. De ce fait, il faudrait également penser aux plans de développement individuel, réajusté régulièrement par l’éducateur, l’enfant et ses parents. Car, en ce moment même, le terme enseignant est devenu désuet, c’est le «coach» qui prend la relève. L’objectif étant d’amener les enfants à la conception de leur propre éducation.
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