LE CA DANS LES STARTING-BLOCKS: Une équipe, un collectif

807

Avec un Club Africain en embuscade, qui, plus est, privé de Coupe d’Afrique, sur la seconde partie de saison, la tête et les jambes seront braquées et prêtes pour réussir une saison de retour au premier plan.


Le CA de cette année est de retour, même s’il n’a pas encore fait ses preuves. Pour ce « prince » clubiste déchu depuis quelques années, au gré des flops, valse d’entraîneurs, changement de mains et instabilité de l’effectif, revoir un CA au sommet demandera forcément de l’engagement, de l’implication et beaucoup de détermination. Car après s’être peu à peu enfoncé dans la crise, via cette succession infernale de techniciens, de joueurs et de dirigeants, sans oublier les retentissants flops du vestiaire… et sur le marché des transferts (joueurs exfiltrés non sans peine), le CA se voyait forcément plongé dans une galère bien plus grande que lui, avant de remonter la pente, enfin !

«Après la pluie, le beau temps»

Aujourd’hui, si la santé financière et l’endettement du CA font couler moins d’encre que par le passé proche, force est de constater donc, qu’économiquement, les Clubistes vont mieux. Bien mieux. A l’origine de ce réveil, un bureau consciencieux et surtout connaisseur. Le volet sportif n’est pas en reste aussi avec des coûts maîtrisés, à l’exception du cas Moez Hassan. Bref, en recrutant des joueurs-cibles à forte progression, le CA a eu du flair, à tel point que les observateurs semblent conquis par cette recette qui pourrait porter ses fruits. Maintenant, il est, certes, trop tôt pour se projeter, mais restons dans le domaine sportif cependant, car la pression et la responsabilité, c’est le bureau qui les prendra sur ses épaules. En ce moment, dans l’optique des trois coups de la saison, les acteurs du terrain doivent travailler, y croire et suivre. Le reste ne les concerne pas, même si en football, le jour «J», une confiance à toute épreuve, et un peu de réussite, aussi, peut tout changer, en amont et, surtout, en aval.

Equilibre fragile, potentiel immense

Aujourd’hui, au vu des dernières sorties amicales de l’équipe, on peut s’avancer à dire que ce CA-là n’est pas qu’une somme d’individualités, loin de là. C’est surtout un collectif en pleine confiance, qui a appris à vivre ensemble. Et sur le terrain, loin des turpitudes du début de la saison passée, il n’est plus question d’abandonner la possession à son adversaire, et accepté de subir. Nous n’irons pas jusqu’à dire que ce groupe est sur une autre planète en ce moment. Mais si l’équilibre est encore fragile, le potentiel est immense, en attendant la réussite. Sans faire l’éloge de la stabilité, force est de constater que la continuité paie en football. Bref, le CA est sur le bon chemin. Il y a enfin de la cohésion et du partage, même si ça coince encore avec un taulier de la trempe de Ahmed Khalil, récalcitrant ou incompris !

Le phénix renaîtra

Sillonnant à travers l’ère des nouveaux riches, les grands clubs tunisiens, derniers vestiges d’un football local, qui se voulait encore authentiquement prolétaire, connaissent, pour beaucoup d’entre eux, de grandes difficultés. Et si le pouls du CA fut faible ces dernières années, nul doute que le club de Bab Jedid reviendra d’entre les morts et se détachera de son statut de grand club d’hier pour récupérer celui de grande équipe d’aujourd’hui. Un CA, qui n’est, à n’en point douter, parmi les plus grands clubs de l’histoire du football tunisien, et pas seulement au vu du palmarès.

En clair, s’il s’avère nécessaire de définir ce qu’est un grand club tel que le CA, le terme institution viendrait automatiquement s’y apposer. De celui-ci découlent inexorablement ceux de tradition, de prestige, d’honneur, de souvenirs entremêlés de sanglots, tantôt de chagrin, tantôt d’une chair de poule si dominatrice qu’elle en vient à décrocher quelques larmes aux plus hardis d’entre nous, et à ceux qui ne prétendent qu’avoir une poussière dans l’œil ! Le CA est bien de cette race de ces seigneurs-là. Et la liste des icônes du CA est rédigée à l’encre d’or, tant elle est hallucinante. Oui, le CA peut se targuer de disposer du statut de légende et d’une reconnaissance connue de tous.

Aujourd’hui, cependant, les Clubistes n’ont pas la mémoire courte. Face aux désastres absolus que constitue le drame d’une descente aux enfers, le retour au premier plan fera, à n’en point douter, figure de vecteur d’émotion incomparable. Passons maintenant cet océan de noirceur, car désormais, un phare lointain se dégage de la pénombre clubiste. En résumé, le CA semble avoir récupéré son âme, après tant d’années à manger son pain noir. Nul doute que la reconquête sera aussi longue qu’excitante et la modernité naîtra de la tradition…

Laisser un commentaire