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Enseignement supérieur — Ijaba: dans l’attente d’un compromis

Conseils des universités : remise des sujets d’examen du second semestre avant le 12 juin 2019                                                               
Ijaba : pas de levée du boycottage sans l’application des accords du 7 juin 2018


Les rapports entre le ministère de l’Enseignement supérieur et l’Union des enseignants universitaires et chercheurs («Ijaba») sont toujours très tendus. Les examens de fin d’année se déroulent dans les différents établissements à deux vitesses. Des étudiants ont la chance de subir les épreuves aux dates fixées, tandis que d’autres voient leurs examens reportés. Ces reports en cascade agacent les étudiants, victimes d’un bras de fer qui dure depuis le début du mois de janvier, voire depuis le début de l’année. Le plus grave, c’est qu’il n’y a aucun signe susceptible de détendre le climat. Pire, des menaces d’escalade sont même brandies par ce syndicat qui se dit déterminé à aller de l’avant jusqu’à la réalisation de ses objectifs. Si une année blanche venait à voir le jour, c’est le ministère qui en serait le responsable, répètent plusieurs responsables  d’«Ijaba ».

Pour l’heure, la menace est réelle pour des milliers d’étudiants pris dans cet engrenage. Cette  situation, certes dangereuse, ne devrait pas hypothéquer l’avenir des rapports entre les autorités et les parties qui s’opposent au bon déroulement des examens de fin d’année dans près de 70 institutions universitaires.

La crise actuelle est d’autant plus grave que l’année universitaire touche à sa fin sans que l’on parvienne à trouver un accord entre les deux parties en conflit. Pourtant, on considère que les autorités de tutelle ont fait un pas positif en revenant sur sa décision de geler les salaires des enseignants qui continuent de boycotter les examens. Officiellement, on est résolu à assurer le déroulement de ces examens  par tous les moyens autorisés par la loi.

De son côté, le syndicat «Ijaba» tient bon et ne veut rien céder bien qu’il ait affirmé qu’il était possible de revenir à la table des négociations une fois le gel des salaires levé. Or, il s’avère qu’il y a un autre préalable, actuellement. Il semblerait qu’il n’y aurait aucune solution sans l’application des accords du 7 juin 2018 et la publication des avenants dans le Jort. C’est une condition, désormais, sine qua non.

Côté officiel, on  rappelle que le MES a tenu plusieurs séances de négociations avec l’Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens.

Une tentative de médiation de la part de députés a, également, été refusée par Ijaba.

D’autres propositions de reprendre les pourparlers se multiplient sans qu’il y ait la moindre réaction attendue de la part du syndicat. Une rencontre qui devait être celle la dernière chance était prévue, hier.

Les principaux axes devraient fixer l’ordre du jour des négociations, une méthodologie de travail et un échéancier  précis des négociations, entre autres. En tout cas, cette dernière opportunité pourrait servir à rapprocher les points de vue qui se sont très éloignés ces derniers temps à cause d’une propagande (qui n’a pas lieu d’être) sur les réseaux sociaux et à travers certains médias.

Le Conseil des universités tente de désamorcer la crise

C’est, justement, dans ce contexte de crise que le Conseil des universités s’est réuni le 3 juin dernier pour étudier les différentes possibilités offertes pour débloquer la situation face à une position intransigeante du syndicat « Ijaba». L’occasion a permis de rappeler, avec force, la nécessité d’accélérer  l’application de tous les accords, notamment ceux qui concernent les primes d’incitation à la production scientifique, les primes de coordination pédagogique, les bourses pour les enfants des enseignants…

Les participants à la réunion ont, en outre, insisté sur l’urgence de parachever le nouveau statut des enseignants universitaires ainsi que ses répercussions financières. D’un autre côté, il a été question d’appeler tous les partenaires sociaux à s’impliquer dans un dialogue responsable et sans conditions avec le ministère. Quant au point crucial qui touche au bon déroulement des examens de fin du deuxième semestre, le Conseil des universités a fixé un dernier délai pour remettre les sujets des examens qui ont été reportés dans certaines institutions. Les enseignants grévistes doivent s’y conformer avant le 12 juin.

Il s’agit, là, de respecter les règlements et le droit des étudiants à une évaluation qui s’inscrit dans le cadre de l’égalité des chances. En écho à cette réunion, le syndicat « Ijaba » réaffirme sa position initiale qui se résume en l’application de l’accord du 7 juin 2018. D’ailleurs, souligne-t-on du côté du syndicat, le Conseil des universités n’a qu’un rôle consultatif, qu’il ne dispose d’aucune prérogative  et que le ton adopté par le communiqué qui a été rendu public s’inscrit, beaucoup plus, dans le sens de l’escalade. L’option prise qui consiste à boycotter les examens tient, toujours, tant que les raisons qui ont conduit à cette impasse n’auront pas été éliminées. 

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