
Même si leurs chances de qualification sont trop minces après leur défaite du match aller à Monastir, les «Jaune et Noir» n’ont d’autre alternative que de jouer intelligemment leur va-tout, dans l’espoir de renverser la vapeur.
Sur le papier, avec la perte du premier round important «à domicile», le second round dans l’arène de la valeureuse et redoutable Renaissance Sportive Berkane sera une rude épreuve, voire une mission des plus délicates pour Hassen Gabsi et ses hommes. Ils n’ont pas le confort d’un bon acquis réalisé lors de la première manche gâchée, mais plutôt un lourd handicap à surmonter avec cette obligation de victoire par au moins 1 à 0 pour arriver jusqu’aux tirs au but et par au moins deux buts marqués pour une qualification directe. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce ne sera pas chose facile. La volonté de se surpasser pour tenter de se racheter sera au rendez-vous, cela c’est sûr et certain, mais cela ne suffira pas. Il faudra mettre la bonne stratégie de jeu pour surprendre un adversaire qui jouera, lui, sur du velours avec un match nul suffisant pour la qualification et, donc, l’avantage de jouer équilibré, de ne pas se découvrir plus qu’il ne faut au risque d’être piégé sur des contres et de n’avoir qu’à profiter des espaces et des failles que lui laissera une USBG forcée de sortir de son ornière et jouer haut pour marquer. Et la bonne stratégie, ce ne sera pas à coup sûr l’attaque à outrance d’emblée, le jeu à quitte ou double, car ce serait assurément un choix suicidaire et donc fatal. Pas question donc de courir aveuglément dès le coup d’envoi derrière l’ouverture du score et la remise des pendules à l’heure, mais le mieux serait de jouer en équilibre parfait entre les trois compartiments, intelligemment et sobrement, et de chercher, pas dans la précipitation, des opportunités réelles de créer le danger, des fissures dans le dispositif du jeu de l’équipe marocaine et marquer ce premier but qui ouvrira l’appétit et renforcera les chances d’obtenir le deuxième libérateur et salvateur.
Ne pas être statique et conservateur
Tout dépendra du bon comportement de l’assise défensive (défense blindée et milieux récupérateurs et ratisseurs très actifs et bien dans leur rôle-clé) pour que l’animation offensive joue l’audace mesurée, sachant que ses arrières sont bien couverts et assurés. Cela nécessite des changements au niveau des arrières latéraux et de la formule de la paire centrale, qui n’a pas su contenir le danger que représente, à lui seul, un attaquant vif, rapide et opportuniste, tel que El Fahly. Ayoub Tlili n’est pas dans son vrai registre comme arrière droit, le retour de Gilles Bahia à ce poste est plus que recommandé, et encore moins Haythem Mhamedi sur le flanc gauche, trop emportés tous les deux vers le travail de soutien offensif, alors que leur première tâche est de bien défendre et de bien fermer l’accès à leurs couloirs respectifs. La formule à deux Mhadhebi-Mejri dans l’axe n’est également pas la solution idéale. Cela nécessite aussi une meilleure composition du milieu de terrain avec surtout le repositionnement de Aleya Brigui comme milieu de couloir relayeur plutôt que milieu axial ou régisseur sans beaucoup d’imagination et d’utilité. Cela nécessite enfin une bonne formule d’attaquants qui s’entendent et se complètent et qui n’agissent pas chacun en solitaire. Wadhah Zaïdi n’est pas plus performant comme pointe que Rafik Kamergi, et Fakhreddine El Ouji ne s’impose pas nettement comme titulaire au détriment de Adam Rejaïbi.
Hassen Gabsi ne doit pas être statique et conservateur. C’est en osant et en innovant qu’on peut refaire et remettre à neuf le visage pâlot d’une équipe. Espérons que le déclic de ces changements nécessaires s’amorce dès aujourd’hui au Maroc par un exploit inespéré et une qualification qui évitera à l’USBG une lourde déception pas très propice pour une bonne entame de championnat..